D’un matin de printemps
Boulanger, Chaminade, Debussy
Thierry Cazals, flûte; Vincent Grappy, orgue. CD Hortus
Vincent Grappy, organiste et Thiyerry Cazals, flûtiste jouent en duo depuis de nombreuses années. Il était donc naturel qu’ils réalisent ensemble ce CD. Ils nous proposent un programme exclusivement constitué de musique française du début du XXe siècle: Debussy, Honegger, Fauré pour les plus connus; Chaminade, Boulanger, Bonnal et Jongen pour les moins illustres mais non moins talentueux.
Le pari est osé. On sait que certains de ces compositeurs se sont peu intéressés à l’orgue (Debussy, Fauré par exemple). On pourrait l’expliquer par l’écriture spécifique de cette époque, souvent qualifiée d’ «impressionniste» et a priori peu adaptée aux sonorités de l’orgue. Vincent Grappy n’a pas renoncé devant la difficulté et a transcrit pour son instrument, l’orgue, les parties d’accompagnement initialement composées pour orchestre ou piano. Si le passage du piano vers l’orgue peut sembler simple (quoique… !), celui depuis l’orchestre a dû prendre l’allure d’un casse-tête! Prenons le célébrissime Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Comment transcrire à l’orgue les touches évanescentes des cordes, les sons lointains des cors?… Et bien le défi est relevé avec brio. Vincent Grappy ne propose pas une simple réduction de la partie orchestrale aux claviers de l’orgue mais une véritable réécriture, une totale réinterprétation. Le résultat est vraiment splendide et les autres transcriptions de l’organiste sont de la même veine.
Le mariage flûte et orgue est pleinement réussi malgré, là encore, des difficultés réelles. La flûte et l’orgue sont tous deux des instruments à vent, et il n’est pas toujours facile de trouver le bon équilibre entre les deux. Ici, le dosage est parfait grâce à la registration soigneusement choisie par l’organiste. Et le duo est parfaitement servi par une prise de son intelligente. Notons enfin que la complicité entre les deux musiciens donne à leurs interprétations une grande expressivité au service de cette magnifique musique.
Deux œuvres pour orgue seul permettent de profiter pleinement de toutes les sonorités de l’instrument choisi, à savoir le Cavaillé-Coll de l’église de Saint-François-de-Sales à Lyon. Il s’agit en premier lieu d’une transcription de Masques et bergamasques, suite pour orchestre à l’origine, de Fauré. La transcription d’Otto Depenheuer, organiste allemand, sert bien l’œuvre originale. Ensuite, c’est une pièce d’Ermend Bonnal, Reflets solaires qui fait notamment chanter les tuttis de l’orgue. Le jeu précis et très musical de Vincent Grappy est mis à l’honneur pour notre plus grand plaisir.
Thierry Cazals interprète de son côté deux pièces pour flûte seule. On entend avec joie le célèbe Syrinx de Debussy puis la Danse de la chèvre d’Honegger. Cela nous permet de profiter pleinement du jeu aérien et limpide de ce flûtiste de grand talent. Le son est d’une grande pureté, agrémenté d’un vibrato toujours parfaitement dosé. La flûte virevolte dans des arabesques fantasques et virtuoses ou chante avec mélancolie. Bravo!
Nous avons donc dans cet enregistrement la rencontre de deux musiciens d’exception. Leur duo nous emmène, durant les 68 minutes de de CD, dans un autre monde où règne aussi bien l’intériorité que l’énergie. On en ressort totalement enchanté!
Pierre-Jean Schoen
Vincent Grappy, organiste et Thiyerry Cazals, flûtiste jouent en duo depuis de nombreuses années. Il était donc naturel qu’ils réalisent ensemble ce CD. Ils nous proposent un programme exclusivement constitué de musique française du début du XXe siècle: Debussy, Honegger, Fauré pour les plus connus; Chaminade, Boulanger, Bonnal et Jongen pour les moins illustres mais non moins talentueux.
Le pari est osé. On sait que certains de ces compositeurs se sont peu intéressés à l’orgue (Debussy, Fauré par exemple). On pourrait l’expliquer par l’écriture spécifique de cette époque, souvent qualifiée d’ «impressionniste» et a priori peu adaptée aux sonorités de l’orgue. Vincent Grappy n’a pas renoncé devant la difficulté et a transcrit pour son instrument, l’orgue, les parties d’accompagnement initialement composées pour orchestre ou piano. Si le passage du piano vers l’orgue peut sembler simple (quoique… !), celui depuis l’orchestre a dû prendre l’allure d’un casse-tête! Prenons le célébrissime Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Comment transcrire à l’orgue les touches évanescentes des cordes, les sons lointains des cors?… Et bien le défi est relevé avec brio. Vincent Grappy ne propose pas une simple réduction de la partie orchestrale aux claviers de l’orgue mais une véritable réécriture, une totale réinterprétation. Le résultat est vraiment splendide et les autres transcriptions de l’organiste sont de la même veine.
Le mariage flûte et orgue est pleinement réussi malgré, là encore, des difficultés réelles. La flûte et l’orgue sont tous deux des instruments à vent, et il n’est pas toujours facile de trouver le bon équilibre entre les deux. Ici, le dosage est parfait grâce à la registration soigneusement choisie par l’organiste. Et le duo est parfaitement servi par une prise de son intelligente. Notons enfin que la complicité entre les deux musiciens donne à leurs interprétations une grande expressivité au service de cette magnifique musique.
Deux œuvres pour orgue seul permettent de profiter pleinement de toutes les sonorités de l’instrument choisi, à savoir le Cavaillé-Coll de l’église de Saint-François-de-Sales à Lyon. Il s’agit en premier lieu d’une transcription de Masques et bergamasques, suite pour orchestre à l’origine, de Fauré. La transcription d’Otto Depenheuer, organiste allemand, sert bien l’œuvre originale. Ensuite, c’est une pièce d’Ermend Bonnal, Reflets solaires qui fait notamment chanter les tuttis de l’orgue. Le jeu précis et très musical de Vincent Grappy est mis à l’honneur pour notre plus grand plaisir.
Thierry Cazals interprète de son côté deux pièces pour flûte seule. On entend avec joie le célèbe Syrinx de Debussy puis la Danse de la chèvre d’Honegger. Cela nous permet de profiter pleinement du jeu aérien et limpide de ce flûtiste de grand talent. Le son est d’une grande pureté, agrémenté d’un vibrato toujours parfaitement dosé. La flûte virevolte dans des arabesques fantasques et virtuoses ou chante avec mélancolie. Bravo!
Nous avons donc dans cet enregistrement la rencontre de deux musiciens d’exception. Leur duo nous emmène, durant les 68 minutes de de CD, dans un autre monde où règne aussi bien l’intériorité que l’énergie. On en ressort totalement enchanté!
Pierre-Jean Schoen
Publié le 05/03/2024 à 19:38, mis à jour le 05/03/2024 à 19:44.