Yves Henry
Frédéric Chopin, Valses
Double intégrale des valses. Double CD Soupir Editions
Reprenant une approche qu’il avait déjà eue dans une perspective comparatiste, changeant de type de piano selon les œuvres qu’il souhaitait graver, Yves Henry pousse la démonstration à son terme et il propose un double enregistrement des Valses de Chopin. Dans la première, le pianiste joue sur un piano Pleyel de 1837, comparable à ceux que Chopin aimait et utilisait dans les salons où il se produisait plus volontiers que dans les salles de concert qui l’intimidaient et l’oppressaient. Dans la seconde, il utilise un piano moderne, adapté aux salles de concert en raison de sa puissance, dans la ligne de ce que Liszt avait souhaité développer, permettant à un virtuose comme lui d’étinceler devant un public beaucoup plus nombreux. Comme Yves Henry le dit très clairement, passer aux instruments d’aujourd’hui conduit nécessairement à une relecture de l’œuvre de manière à en tirer les plus belles sonorités, fatalement très différentes de celles recherchées par le compositeur.
Dans le commentaire pour le double enregistrement de chaque valse, le pianiste souligne les différences et ses choix, permettant à l’auditeur une écoute plus fine et éclairée. C’est incontestablement un projet intéressant. Pourtant, quelque grand que soit le talent de l’artiste, on a envie de parodier Shakespeare et son célèbre «Tout ça pour ça… ». Si, intellectuellement le musicologue y trouve son compte, on reste perplexe. On préfère tantôt une version tantôt l’autre, sans doute largement en fonction de celles qu’on a déjà entendues en live ou en CD, sans qu’il y ait nécessairement une explication rationnelle. En quoi serait-ce gênant?
Danielle Anex Cabanis
Extrait sur YouTube
Reprenant une approche qu’il avait déjà eue dans une perspective comparatiste, changeant de type de piano selon les œuvres qu’il souhaitait graver, Yves Henry pousse la démonstration à son terme et il propose un double enregistrement des Valses de Chopin. Dans la première, le pianiste joue sur un piano Pleyel de 1837, comparable à ceux que Chopin aimait et utilisait dans les salons où il se produisait plus volontiers que dans les salles de concert qui l’intimidaient et l’oppressaient. Dans la seconde, il utilise un piano moderne, adapté aux salles de concert en raison de sa puissance, dans la ligne de ce que Liszt avait souhaité développer, permettant à un virtuose comme lui d’étinceler devant un public beaucoup plus nombreux. Comme Yves Henry le dit très clairement, passer aux instruments d’aujourd’hui conduit nécessairement à une relecture de l’œuvre de manière à en tirer les plus belles sonorités, fatalement très différentes de celles recherchées par le compositeur.
Dans le commentaire pour le double enregistrement de chaque valse, le pianiste souligne les différences et ses choix, permettant à l’auditeur une écoute plus fine et éclairée. C’est incontestablement un projet intéressant. Pourtant, quelque grand que soit le talent de l’artiste, on a envie de parodier Shakespeare et son célèbre «Tout ça pour ça… ». Si, intellectuellement le musicologue y trouve son compte, on reste perplexe. On préfère tantôt une version tantôt l’autre, sans doute largement en fonction de celles qu’on a déjà entendues en live ou en CD, sans qu’il y ait nécessairement une explication rationnelle. En quoi serait-ce gênant?
Danielle Anex Cabanis
Extrait sur YouTube
Publié le 24/10/2023 à 21:38, mis à jour le 25/10/2023 à 01:49.