Love

Xenia Jankovic, violoncelle
Camerata Novi Sad. Dvořák, Tchaïkovski, Jevtic. CD Indesens Calliope Records.

Saluons tout d’abord le choix des pièces qui sortent des sentiers battus. Hé non, vous n’entendrez pas les Variations rococo de Tchaïkovski, ni le Concerto pour Violoncelle de Dvořák! Et c’est tant mieux car dans la discographie pléthorique où des artistes majeurs y ont excellé (Jacqueline Dupré, Mstislav Rostropovitch, János Starker et d’autres ) il n’est peut-être pas urgent de vouloir en graver une supplémentaire.
L’Andante cantabile de Tchaïkovski, ou bien Silent Woods de Dvořák sont des pièces aussi fascinantes que belles et qui gagnent à être connues. Voilà des compositeurs qui savent mettre en valeur le violoncelle sans pour autant négliger l’accompagnement orchestral.
On pourra reprocher une prise de son donnant un manque d’ampleur à la soliste, dommage car son engagement de tous les instants n’est pas mis en valeur. D’autre part, Xenia Jankovic se garde bien d’user d’artifices que l’on entend parfois sous l’archet de ses confrères. Ici, point de vibrato envahissant ou de rubato systématique mais une sobriété racée et altière qui sied particulièrement bien au Pezzo capriccioso de Tchaïkovski.
Dernière découverte de ce programme: Le Rêve amoureux, d’Ivan Jevtic (compositeur né en 1947) dont notre soliste est dédicataire. Le compositeur mêle habilement des citations de Beethoven et Bach dans une écriture tonale aux couleurs folkloriques d’Europe centrale.
Un programme passionnant qui donne une autre facette du répertoire du violoncelle.

Michel Pertile
Publié le 11/09/2023 à 20:09.