Halle aux Grains
> 25 mai
Andras Schiff le magnifique !
Les grands interprètes
Photographies par Nadja Sjostrom
Il existe deux sortes de récitals: ceux composés d’une sorte d’anthologie de pièces sans rapport les unes avec les autres et ceux dont le programme est construit, réfléchi. Le somptueux récital donné par Sir A. Schiff est de ceux-là. Le programme est construit avec une rare intelligence: œuvres choisies avec rigueur et données dans un ordre qui a un vrai sens.
La première partie est dédiée aux compositeurs du XVIIIe siècle. Bach et Mozart sont interprétés en alternance: la rigueur du premier sans s’opposer au sens de la conversation du second trouve son apogée dans le rapprochement de l’illustre Ricercare et de la Fantaisie en ut mineur. Le caractère universel et la grandeur de Bach voisine alors avec une page qui pourrait bien être un opéra en devenir… Quel bonheur que de rapprocher ces pages. La première partie se conclut avec la Sonate n°62 de Haydn d’une immense densité et pourrait presque nous faire dire que cette partie est un récital en soi.
La seconde partie est consacrée au seul Beethoven. Les Six Bagatelles opus 126 sont un moment de grâce et même de rêverie. La magnifique Sonate Waldstein termine en apothéose ce voyage musical.
Le jeu du maître, précis, rigoureux, débarrassé de tout effet facile, virtuose et sensible à la fois, sublime ces pages universelles. Le son, rond, chaleureux, profond donne un relief, une présence à ces partitions d’une intemporelle beauté.
Sir Andras Schiff joue en bis une mélodie hongroise, clin d’œil à son pays natal qu’il a malheureusement décidé de quitter…
Ce récital magnifique démontre, s’il en était besoin, qu’A. Schiff est au sommet de son art.
Pierre van Vermeulen
La première partie est dédiée aux compositeurs du XVIIIe siècle. Bach et Mozart sont interprétés en alternance: la rigueur du premier sans s’opposer au sens de la conversation du second trouve son apogée dans le rapprochement de l’illustre Ricercare et de la Fantaisie en ut mineur. Le caractère universel et la grandeur de Bach voisine alors avec une page qui pourrait bien être un opéra en devenir… Quel bonheur que de rapprocher ces pages. La première partie se conclut avec la Sonate n°62 de Haydn d’une immense densité et pourrait presque nous faire dire que cette partie est un récital en soi.
La seconde partie est consacrée au seul Beethoven. Les Six Bagatelles opus 126 sont un moment de grâce et même de rêverie. La magnifique Sonate Waldstein termine en apothéose ce voyage musical.
Le jeu du maître, précis, rigoureux, débarrassé de tout effet facile, virtuose et sensible à la fois, sublime ces pages universelles. Le son, rond, chaleureux, profond donne un relief, une présence à ces partitions d’une intemporelle beauté.
Sir Andras Schiff joue en bis une mélodie hongroise, clin d’œil à son pays natal qu’il a malheureusement décidé de quitter…
Ce récital magnifique démontre, s’il en était besoin, qu’A. Schiff est au sommet de son art.
Pierre van Vermeulen
Publié le 31/05/2023 à 19:01, mis à jour le 01/06/2023 à 09:18.