Berlioz
Roméo et Juliette, Cléopâtre
DiDonato, Dubois, Maltman, Coro Gubelkian, Chœur de l’OnR, Orchestre Philharmonique de Strasbourg, John Nelson, direction. Album de deux CD Erato.
John Nelson poursuit son exploration du monde de Berlioz, comme en son temps Sir Colin Davis, avec cette fois-ci deux pages moins connues: Roméo et Juliette et Cléopâtre. Il retrouve ici ses artistes préférés déjà entendus dans sa prodigieuse lecture des Troyens (opéra et enregistrement ici chroniqués).
Voilà bien deux partitions inclassables: Roméo et Juliette n’est ni un opéra, ni une cantate, encore moins un oratorio, quant à Cléopâtre, c’est un vaste monologue lyrique qui en annonce d’autres.
Disons le immédiatement, le style est parfait, les chœurs rigoureux dans leur phrasé, l’orchestre luxueux. La direction est fiévreuse, non exempte de théâtralité. Ici, le romantisme est exacerbé dans des partitions où l’orchestre occupe une place prépondérante. Et l’orchestre chez Berlioz apporte intensité dramatique et puissance émotionnelle. Les scènes de foule sont admirablement restituées aux côtés d’un orchestre éclatant, chatoyant de couleurs. Il faut noter le grandiose Frère Laurence de Christopher Maltman à la voix chaude et profonde.
Dans Cléopâtre, Joyce DiDonato est incandescente de passion et de douleur, même si ce monologue n’atteint pas la grandeur de la mort de Didon à venir…
Mais tout Berlioz est contenu dans ces partitions d’une absolue modernité et parfois d’un mysticisme aux accents de requiem. John Nelson fait ici œuvre de magicien en interprétant ces pages avec une rare implication.
Signalons encore la présentation de ce luxueux album rouge et or, couleurs elles aussi théâtrales!
Marc Laborde
John Nelson poursuit son exploration du monde de Berlioz, comme en son temps Sir Colin Davis, avec cette fois-ci deux pages moins connues: Roméo et Juliette et Cléopâtre. Il retrouve ici ses artistes préférés déjà entendus dans sa prodigieuse lecture des Troyens (opéra et enregistrement ici chroniqués).
Voilà bien deux partitions inclassables: Roméo et Juliette n’est ni un opéra, ni une cantate, encore moins un oratorio, quant à Cléopâtre, c’est un vaste monologue lyrique qui en annonce d’autres.
Disons le immédiatement, le style est parfait, les chœurs rigoureux dans leur phrasé, l’orchestre luxueux. La direction est fiévreuse, non exempte de théâtralité. Ici, le romantisme est exacerbé dans des partitions où l’orchestre occupe une place prépondérante. Et l’orchestre chez Berlioz apporte intensité dramatique et puissance émotionnelle. Les scènes de foule sont admirablement restituées aux côtés d’un orchestre éclatant, chatoyant de couleurs. Il faut noter le grandiose Frère Laurence de Christopher Maltman à la voix chaude et profonde.
Dans Cléopâtre, Joyce DiDonato est incandescente de passion et de douleur, même si ce monologue n’atteint pas la grandeur de la mort de Didon à venir…
Mais tout Berlioz est contenu dans ces partitions d’une absolue modernité et parfois d’un mysticisme aux accents de requiem. John Nelson fait ici œuvre de magicien en interprétant ces pages avec une rare implication.
Signalons encore la présentation de ce luxueux album rouge et or, couleurs elles aussi théâtrales!
Marc Laborde
Publié le 23/05/2023 à 19:52.