Les solistes de l’Orchestre de Paris

Gounod, d’Indy
Maurice Bourgue et Alain Denis, hautbois; Amaury Wallez et Yves d’Hau, bassons; Robert Tassin et Michel Garcin-Marrou, cors; Claude Desurmont et Pierre Boulanger, clarinettes. CD Calliope.

Ce CD propose d’entendre l’octuor de Maurice Bourgue, hautboïste. Cet ensemble, composé exclusivement de bois et de membres de l’Orchestre de Paris a été fondé en 1972. L’enregistrement qui nous est proposé ici date de 1975. La remasterisation de cette captation est une réussite, le relief sonore étant particulièrement bien rendu à partir d’une source qui ne connaissait alors pas l’enregistrement numérique.
Le programme proposé tient en deux œuvres.
La première est de Charles Gounod. La Petite Symphonie (1895) reprend le schéma familier de la symphonie telle que l’ont pratiqué Haydn et Mozart. Un premier mouvement, introduit par une introduction lente, propose une belle forme sonate dont on suit aisément le cheminement. Après un mouvement lent qui met à l’honneur la mélodie arrive un Scherzo énergique et dansant. Un Allegretto enjoué et espiègle conclut l’ensemble.
Dans cette pièce, chacun des instruments est mis en valeur. Cet octuor est un ensemble au sein duquel règne une réelle symbiose. Les attaques sont précises, la synchronisation parfaite. Cette Petite Symphonie quant à elle n’a rien de petit, si ce n’est qu’elle n’est pas interprétée par un orchestre à cordes, vents et percussions. Elle a d’ailleurs été accueillie sans enthousiasme à sa création, ce qui ne semble pas mérité. Une œuvre fraîche, agréable à écouter, une belle découverte!
Viennent ensuite deux pièces de Vincent d’Indy, Chansons et Danses, op. 50 (1898). Bien que contemporaine de la Petite Symphonie de Gounod, c’est un autre univers musical. Chacun des instrumentistes y est mis à l’honneur dans une écriture qui les fait tous dialoguer. Encore une œuvre peu connue qui mérite d’être découverte.
Heureuse initiative, donc, de reprendre cet enregistrement qui a presque 50 ans. Mais quel dommage que ce programme ne dure que 34 minutes… Il y avait largement de la place pour au moins une autre œuvre… !

Pierre-Jean Schoen
Publié le 02/05/2023 à 19:02.