Opéra Comédie, Montpellier
> 23 avril
Iphigénie en Tauride
Photographies par Marc Ginot
Heureuse initiative que celle de programmer le somptueux opéra de C. W. Gluck: Iphigénie en Tauride, trop souvent absent des scènes hexagonales. Cette œuvre s’impose par la qualité d’un livret exceptionnel, à tel point qu’il était même joué tel une pièce de théâtre, ce que semble ignorer le metteur en scène, et une partition somptueuse, ce que n’ignore pas Pierre Dumoussaud!
Venons en à la lecture de Rafael R. Villalobos: transposer l’action dans le théâtre dévasté de Marioupol n’apporte rien au propos, bien au contraire. Cette idée en voulant «coller» à une bien trop triste actualité gomme le caractère universel de l’œuvre: justement ce caractère intemporel qui s’appelle le mythe! La production est bien réglée et finit par s’effacer derrière l’œuvre. Quant à ajouter une manière de prologue aux actes I et III, c’est faire fi de la volonté de Gluck qui voulait justement supprimer les prologues trop emphatiques de l’opéra séria…
La distribution est au contraire convaincante et dominée par l’imposant Thoas d’Armando Noguera à la voix puissante et aux couleurs sombres qui donnent toute l’épaisseur de ce méchant personnage. L’Oreste de Jean-Sébastien Bou est tout aussi remarquable d’aisance et de force vocales. Le Pylade de Valentin Thill est un modèle d’élégance vocale, du grand art. L’Iphigénie de Vannina Santoni étonne au premier acte par la verticalité du chant, même si dans les actes suivants, elle apparaît plus à l’aise dans ce rôle écrasant.
La direction de Pierre Dumoussaud est simplement magistrale.
Marc Laborde
Venons en à la lecture de Rafael R. Villalobos: transposer l’action dans le théâtre dévasté de Marioupol n’apporte rien au propos, bien au contraire. Cette idée en voulant «coller» à une bien trop triste actualité gomme le caractère universel de l’œuvre: justement ce caractère intemporel qui s’appelle le mythe! La production est bien réglée et finit par s’effacer derrière l’œuvre. Quant à ajouter une manière de prologue aux actes I et III, c’est faire fi de la volonté de Gluck qui voulait justement supprimer les prologues trop emphatiques de l’opéra séria…
La distribution est au contraire convaincante et dominée par l’imposant Thoas d’Armando Noguera à la voix puissante et aux couleurs sombres qui donnent toute l’épaisseur de ce méchant personnage. L’Oreste de Jean-Sébastien Bou est tout aussi remarquable d’aisance et de force vocales. Le Pylade de Valentin Thill est un modèle d’élégance vocale, du grand art. L’Iphigénie de Vannina Santoni étonne au premier acte par la verticalité du chant, même si dans les actes suivants, elle apparaît plus à l’aise dans ce rôle écrasant.
La direction de Pierre Dumoussaud est simplement magistrale.
Marc Laborde
Publié le 25/04/2023 à 19:46.