Philippe Jaroussky
Passacalle de la Follie
L’Arpeggiata, direction Christina Pluhar; CD Erato.
Déjà réunis dans d’autres productions (CD et concerts), Philippe Jaroussky et Christina Pluhar font revivre dans cet enregistrement une série d’airs de la première moitié du XVIIe français. Alors que la vie publique est complexe, marquée par l’assassinat d’Henri IV, les troubles de la régence de Marie de Médicis, puis de celle d’Anne d’Autriche, l’aristocratie et la cour se délectent de toutes les formes d’art. C’est le moment où s’épanouit l’air de cour en même temps que se développe un intérêt croissant pour le luth et tous les instruments de chambre. Les élites sociales ont un goût pour la conversation raffinée, dont les excès ont inspiré à Molière Les Précieuses ridicules. C’est la rencontre de cet intérêt littéraire et du développement d’un nouveau genre musical qui est à l’origine de la poésie amoureuse mise en musique qu’apprécient tous les privilégiés qui en jouissent en oubliant les turbulences et turpitudes du temps.
Le Dieu-Amour est le trublion par excellence, lançant ses flèches et se riant des conséquences observe les drames qu’il provoque. Poètes et compositeurs s’en emparent et de cette collaboration naissent des œuvres passionnées, quand ce n’est pas exaltées, mais qui restent soumises aux codes de la bienséance qu’exige la vie de cour.
C’est d’une grande richesse et c’est l’occasion pour les deux amis et complices que sont Philippe Jaroussky et Christina Pluhar de se déchaîner dans l’expression de cette folie amoureuse. Toute leur virtuosité est mise au service de ces œuvres «extraordinaires» au sens littéral du mot. Pour moi, c’est évidemment subjectif, cela s’arrête là: un coup de chapeau à la qualité technique et le talent formel des artistes, mais je n’arrive pas à éprouver la moindre émotion face à ce style et cette composition, qui résonnent de manière totalement artificielle. La prononciation, historiquement correcte sans doute, aboutit à un manque de fluidité finalement assez désagréable. Du point de vue de l’historien de la musique, c’est fascinant, mais pour l’admiratrice inconditionnelle de Philippe Jaroussky que je suis, le compte n’y est pas. Dommage!
Danielle Anex-Cabanis
Déjà réunis dans d’autres productions (CD et concerts), Philippe Jaroussky et Christina Pluhar font revivre dans cet enregistrement une série d’airs de la première moitié du XVIIe français. Alors que la vie publique est complexe, marquée par l’assassinat d’Henri IV, les troubles de la régence de Marie de Médicis, puis de celle d’Anne d’Autriche, l’aristocratie et la cour se délectent de toutes les formes d’art. C’est le moment où s’épanouit l’air de cour en même temps que se développe un intérêt croissant pour le luth et tous les instruments de chambre. Les élites sociales ont un goût pour la conversation raffinée, dont les excès ont inspiré à Molière Les Précieuses ridicules. C’est la rencontre de cet intérêt littéraire et du développement d’un nouveau genre musical qui est à l’origine de la poésie amoureuse mise en musique qu’apprécient tous les privilégiés qui en jouissent en oubliant les turbulences et turpitudes du temps.
Le Dieu-Amour est le trublion par excellence, lançant ses flèches et se riant des conséquences observe les drames qu’il provoque. Poètes et compositeurs s’en emparent et de cette collaboration naissent des œuvres passionnées, quand ce n’est pas exaltées, mais qui restent soumises aux codes de la bienséance qu’exige la vie de cour.
C’est d’une grande richesse et c’est l’occasion pour les deux amis et complices que sont Philippe Jaroussky et Christina Pluhar de se déchaîner dans l’expression de cette folie amoureuse. Toute leur virtuosité est mise au service de ces œuvres «extraordinaires» au sens littéral du mot. Pour moi, c’est évidemment subjectif, cela s’arrête là: un coup de chapeau à la qualité technique et le talent formel des artistes, mais je n’arrive pas à éprouver la moindre émotion face à ce style et cette composition, qui résonnent de manière totalement artificielle. La prononciation, historiquement correcte sans doute, aboutit à un manque de fluidité finalement assez désagréable. Du point de vue de l’historien de la musique, c’est fascinant, mais pour l’admiratrice inconditionnelle de Philippe Jaroussky que je suis, le compte n’y est pas. Dommage!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 14/03/2023 à 21:14, mis à jour le 14/03/2023 à 21:18.