Théâtre du Capitole
> 24 février
Le Winterreise de Matthias Goerne
Photographie par Marie Staggat
Obligé de changer de pianiste pour cause de problèmes de santé, Matthias Goerne en a trouvé un autre, bourré de talent, Anton Mejias, qui est finno-cubain. Cette rencontre de deux musiciens-poètes se fait autour du merveilleux Winterreise (le Voyage d’hiver) de Schubert sur des poèmes de Wilhelm Müller, ils sont parfaitement en phase, le jeu tout en finesse, parfois même aérien du pianiste est au service de la voix somptueuse de Goerne. Le baryton aime chanter Schubert, les lieder n’ont aucun secret pour lui , il met sa voix . au service de textes souvent magnifiques, la langue du Sturm un Drang et des débuts du romantisme est d’une grande richesse, le vocabulaire poétique est même d’une exceptionnelle richesse.
Notons au passage que les traductions de Dorian Astor dans le livret-programme de la soirée sont d’une grande qualité et permettent aux non-germanistes de mieux comprendre et entendre la musicalité du texte allemand.
Venons-en à l’essentiel la somptueuse performance du chanteur. Matthias Goerne donne un véritable souffle lyrique au texte. Il exprime avec un ton très juste la passion amoureuse comme la haine ou la déception, tout comme il sait évoquer à l’instar du poète des lieux ou des personnages qui incarnent à certains moments une magie sensorielle. Son Tilleul (der Lindenbaum) frémit dans la brise, pour un peu on en sentirait l’odeur. Le joueur de vielle égrène ses notes avec douceur à moins que l’on n’entende et voit l’insolente Corneille. Ce diable d’homme nous emmène où il veut, susurrant les mots à moins qu’il ne les fasse gronder. Une gestuelle, plutôt discrète, souligne le son et contribue à stimuler l’imagination des auditeurs auxquels le chanteur n’impose rien, se contentant de suggérer.
Bref une magnifique soirée.
Danielle Anex-Cabanis
Notons au passage que les traductions de Dorian Astor dans le livret-programme de la soirée sont d’une grande qualité et permettent aux non-germanistes de mieux comprendre et entendre la musicalité du texte allemand.
Venons-en à l’essentiel la somptueuse performance du chanteur. Matthias Goerne donne un véritable souffle lyrique au texte. Il exprime avec un ton très juste la passion amoureuse comme la haine ou la déception, tout comme il sait évoquer à l’instar du poète des lieux ou des personnages qui incarnent à certains moments une magie sensorielle. Son Tilleul (der Lindenbaum) frémit dans la brise, pour un peu on en sentirait l’odeur. Le joueur de vielle égrène ses notes avec douceur à moins que l’on n’entende et voit l’insolente Corneille. Ce diable d’homme nous emmène où il veut, susurrant les mots à moins qu’il ne les fasse gronder. Une gestuelle, plutôt discrète, souligne le son et contribue à stimuler l’imagination des auditeurs auxquels le chanteur n’impose rien, se contentant de suggérer.
Bref une magnifique soirée.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 06/03/2023 à 19:54.