Halle aux Grains
> 9 décembre

Heures héroïques

Orchestre National du Capitole de Toulouse
István Várdai, violoncelle
Domingo Hindoyan, direction


István Várdai, violoncelliste hongrois des plus talentueux, affiche un souffle épique dans le concerto pour violoncelle 2 d’Antonin Dvorák. Sa vision privilégie le drame sous-tendu dans la partition. Son discours flamboyant certes, loin de tout hédonisme superficiel, s’éclaire d’une profonde inspiration, d’une splendide sonorité et d’un engagement total. Domingo Hindoyan, chef helvéto-vénézuélien tout aussi talentueux, obtient de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse qu’il dirigeait pour la première fois, une virtuosité orchestrale qui parfait la lecture de son soliste.
Ce dernier remercie le public de ses chaleureux applaudissements par une étude de David Popper aussi charmante que sautillante.
La troisième symphonie dite «héroïque» de Ludwig van Beethoven réussit tout autant à Domingo Hindoyan. Attentif à l’unité de l’ensemble, il s’attache cependant à souligner l’expressivité de l’œuvre qui transpire ici d’une passion presque étouffante. On a l’impression qu’il dirige une course à l’abîme qui dévaste tout sur son passage. Malgré un tempérament exagérément extraverti, cette lecture tendue au cordeau, aux rythmes dévastateurs, ne manifeste, au final, que le magnifique sentiment de l’héroïsme humaniste.

Jean-Félix Marquette
Publié le 19/12/2022 à 20:06.