Boundless
Poulenc, Bernstein, Weinberg, Prokofiev
Pablo Barragan, clarinette
Sophie Pacini, piano
CD Aparté Music
Ce récital autour du répertoire de clarinette à la bonne idée de sortir des sentiers battus en proposant des pages peu connues ou bien une transcription.
Pablo Barragan se hisse parmi les meilleures interprétations de la sonate de Poulenc. Les tempos sont respectés, le discours musical, sans cesse renouvelé est construit pertinemment (deuxième mouvement). Sans tomber dans l’excès par exemple de Michel Portal, avec un timbre tellement clair qu’il en devient acide, la sonorité garde de très belles couleurs. On sait que Poulenc détestait que l’interprète rajoute son propre pathos à sa musique, Pablo Barrangan joue cette musique avec une introspection de bon aloi tout en étant très respectueux du texte de Poulenc: pas d’effets, de ralentis appuyés, tout le contraire de sa partenaire au piano. Quel dommage de ne pas avoir la même vision d’une œuvre.
La transcription de la sonate de Prokofiev (à l’origine pour flûte) peut dérouter l’auditeur: le suraigu de la clarinette est souvent sollicité dans ces pages, donnant une couleur très différente de la version d’origine. Mais on se laisse volontiers charmer par cette transcription, qui donne un tout autre éclairage de ces pages.
La sonate de Weinberg (1919 – 1996) oscille entre une écriture bi tonale et parfois tonale. Une musique qui regarde beaucoup vers… . la musique française et Poulenc (!). On ressent très bien une démarche de la part du compositeur de mettre en valeur l’instrument, de puiser dans ses resources poétiques. Etrangement, la pianiste accompagne de très belle manière cette sonate, très à l’écoute de son partenaire, avec cette fois une sobriété tout à son honneur.
Un disque à connaître, avec une prise de risque au niveau du répertoire à saluer.
Michel Pertile
Sophie Pacini, piano
CD Aparté Music
Ce récital autour du répertoire de clarinette à la bonne idée de sortir des sentiers battus en proposant des pages peu connues ou bien une transcription.
Pablo Barragan se hisse parmi les meilleures interprétations de la sonate de Poulenc. Les tempos sont respectés, le discours musical, sans cesse renouvelé est construit pertinemment (deuxième mouvement). Sans tomber dans l’excès par exemple de Michel Portal, avec un timbre tellement clair qu’il en devient acide, la sonorité garde de très belles couleurs. On sait que Poulenc détestait que l’interprète rajoute son propre pathos à sa musique, Pablo Barrangan joue cette musique avec une introspection de bon aloi tout en étant très respectueux du texte de Poulenc: pas d’effets, de ralentis appuyés, tout le contraire de sa partenaire au piano. Quel dommage de ne pas avoir la même vision d’une œuvre.
La transcription de la sonate de Prokofiev (à l’origine pour flûte) peut dérouter l’auditeur: le suraigu de la clarinette est souvent sollicité dans ces pages, donnant une couleur très différente de la version d’origine. Mais on se laisse volontiers charmer par cette transcription, qui donne un tout autre éclairage de ces pages.
La sonate de Weinberg (1919 – 1996) oscille entre une écriture bi tonale et parfois tonale. Une musique qui regarde beaucoup vers… . la musique française et Poulenc (!). On ressent très bien une démarche de la part du compositeur de mettre en valeur l’instrument, de puiser dans ses resources poétiques. Etrangement, la pianiste accompagne de très belle manière cette sonate, très à l’écoute de son partenaire, avec cette fois une sobriété tout à son honneur.
Un disque à connaître, avec une prise de risque au niveau du répertoire à saluer.
Michel Pertile
Publié le 21/04/2022 à 14:08.