Franck et Chopin
Xenia Jancovic et Jacqueline Bourgès-Maunoury
Xenia Jancovic, violoncelle. Jacqueline Bourgès-Maunoury, piano. CD Calliope Records.
Offerte au grand violoniste Ysaïe le 26 septembre 1886, la sonate pour piano et violon, qui peut , comme dans le présent CD, être jouée aussi par un violoncelle, était un cadeau de mariage de son ami César Franck. Le compositeur y avait travaillé parallèlement à un poème symphonique, Psyché, en chantier depuis plusieurs années, qui est mis en forme pendant l’été 1886 . On trouve une certaine parenté entre les deux œuvres et pour la violoncelliste, le premier mouvement illustre la mélancolie des amours difficiles de Psyché et Eros, avant que le deuxième évoque le drame de la séparation. Le troisième illustre les efforts d’Aphrodite pour Psyché, avant que le quatrième n’évoque les retrouvailles puis le mariage de Psyché et Eros. Que ce rapprochement soit pertinent ou non a finalement peu d’importance, ce qui est en revanche certain c’est la force émotionnelle que dégage l’interprétation des deux artistes est immense. Elles expriment avec force et douceur ce qui pourrait être de l’inquiétude, de la douleur, des interrogations et un apaisement heureux. Elles équilibrent leurs sonorités respectives dans une alternance parfaitement maîtrisée. Un grand moment.
La sonate de Chopin, pourtant dans sa version voulue par le compositeur m’a laissé un sentiment plus mitigé. L’exécution est techniquement parfaite, mais l’harmonie entre les deux instruments m’a laissée perplexe, la pianiste me semble à l’aise, donc expressive, tandis que la violoncelliste me paraît marquée par une sorte de timidité, ne donnant pas tout ce qu’elle pourrait, comme la sonate de Franck permettait de l’espérer.
Danielle Anex-Cabanis
Offerte au grand violoniste Ysaïe le 26 septembre 1886, la sonate pour piano et violon, qui peut , comme dans le présent CD, être jouée aussi par un violoncelle, était un cadeau de mariage de son ami César Franck. Le compositeur y avait travaillé parallèlement à un poème symphonique, Psyché, en chantier depuis plusieurs années, qui est mis en forme pendant l’été 1886 . On trouve une certaine parenté entre les deux œuvres et pour la violoncelliste, le premier mouvement illustre la mélancolie des amours difficiles de Psyché et Eros, avant que le deuxième évoque le drame de la séparation. Le troisième illustre les efforts d’Aphrodite pour Psyché, avant que le quatrième n’évoque les retrouvailles puis le mariage de Psyché et Eros. Que ce rapprochement soit pertinent ou non a finalement peu d’importance, ce qui est en revanche certain c’est la force émotionnelle que dégage l’interprétation des deux artistes est immense. Elles expriment avec force et douceur ce qui pourrait être de l’inquiétude, de la douleur, des interrogations et un apaisement heureux. Elles équilibrent leurs sonorités respectives dans une alternance parfaitement maîtrisée. Un grand moment.
La sonate de Chopin, pourtant dans sa version voulue par le compositeur m’a laissé un sentiment plus mitigé. L’exécution est techniquement parfaite, mais l’harmonie entre les deux instruments m’a laissée perplexe, la pianiste me semble à l’aise, donc expressive, tandis que la violoncelliste me paraît marquée par une sorte de timidité, ne donnant pas tout ce qu’elle pourrait, comme la sonate de Franck permettait de l’espérer.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 17/02/2022 à 20:34, mis à jour le 17/02/2022 à 20:50.