Halle aux grains
> 23 octobre

Tensions et exaltations

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Andrej Grilc
Cornelius Meister, direction
Benjamin Grosvenor, piano


Cornelius Meister, face à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse fait montre d’un charisme impérial. Dirigeant tout le concert sans partition, il insuffle à ce dernier une énergie vitale qui fait naître une ambiance de danses perpétuelles à l’image de son attitude sur la scène.
Ainsi, la suite d’orchestre réalisée par Vàclav Talich d’après l’opéraLa Petite Renarde rusée de Leos Janàcek s’épanche dans un magnifique lyrisme plein de couleurs criardes célébrant l’éternel cycle de la Nature.
Rejoints par l’excellent pianiste anglais Benjamin Grosvenor, ils donnent du premier concerto pour piano de Ludwig van Beethoven une lecture engagée à la fois pleine d’une nervosité physique et d’une rayonnante sérénité. Alliée à une sonorité d’une beauté inouïe, la noblesse des phrasés de ce pianiste dessine une claire et souveraine image de l’univers beethovénien. Les folles cadences des premier et dernier mouvements annoncent déjà la fabuleuse étude de concert de Franz Liszt donnée en bis.
Enfin, la huitième symphonie d’Anton Dvorak, d’une ampleur remarquable et d’un style germano-slave au charme savoureux, soutenue par un orchestre, du piccolo au cor anglais, des timbales aux cuivres, de la flûte aux cordes, excellent, revêt ce soir un parfum inoubliable. On n’en redemande.

Jean-Félix Marquette
Publié le 03/11/2021 à 19:45, mis à jour le 03/11/2021 à 19:55.