Matteo Fossi
Trois sonates pour piano
Ludwig van Beethoven. Sonate pour piano n°4 en mi bémol majeur, op. 7. Sonate pour piano, n°17 en ré mineur, op. 31 n°2, «La Tempête». Sonate pour piano n°31 en la bémol majeur, op. 110. CD Hortus.
Dans l’océan des disques célébrations du 250e anniversaire de la naissance d Beethoven, celui-ci mérite un coup de chapeau. Le pianiste Matteo Fossi, dont nous avons déjà salué le talent exceptionnel dans une précédente chronique, nous offre trois sonates dont il justifie le choix par leur association à sa vie personnelle, sans en dire plus. Cela suffit néanmoins à ce que l’on cherche les manifestations de cet engagement personnel.
Le pianiste est pudique et je ne crois pas utile de nous perdre en conjectures et de nous concentrer sur son choix et son interprétation. Pour lui, l’opus 7 est la première grande sonate de Beethoven, qui préfigure la Waldstein ou l’Appassionata. Il y voit, en reprenant Sviatoslav Richter s’exprimant sur le Largo, un dialogue entre l’homme et Dieu. Cet élan de spiritualité transparaît dans son interprétation qui reste tout en finesse.
Sans s’appesantir sur le titre de Tempête, qui n’a peut-être pas la portée qu’on lui a souvent donnée, Matteo Fossi réussit à créer une atmosphère pesante, il dit lui-même crépusculaire. On y ressent toute l’oppression hélas familière à d’innombrables malades de la Covid19.
Le pianiste donne à l’opus 110 une profondeur exceptionnelle en l’analysant comme la description d’une vie, d’une mort et d’une renaissance. Ce serait anachronique de parler de musique à programme, le concept n’est pas encore défini, mais on est bien dans une de ces visions transcendantes qui emporte l’auditeur hors de lui-même au travers du jeu remarquable de piano.
Un magnifique CD.
Danielle Anex Cabanis
Dans l’océan des disques célébrations du 250e anniversaire de la naissance d Beethoven, celui-ci mérite un coup de chapeau. Le pianiste Matteo Fossi, dont nous avons déjà salué le talent exceptionnel dans une précédente chronique, nous offre trois sonates dont il justifie le choix par leur association à sa vie personnelle, sans en dire plus. Cela suffit néanmoins à ce que l’on cherche les manifestations de cet engagement personnel.
Le pianiste est pudique et je ne crois pas utile de nous perdre en conjectures et de nous concentrer sur son choix et son interprétation. Pour lui, l’opus 7 est la première grande sonate de Beethoven, qui préfigure la Waldstein ou l’Appassionata. Il y voit, en reprenant Sviatoslav Richter s’exprimant sur le Largo, un dialogue entre l’homme et Dieu. Cet élan de spiritualité transparaît dans son interprétation qui reste tout en finesse.
Sans s’appesantir sur le titre de Tempête, qui n’a peut-être pas la portée qu’on lui a souvent donnée, Matteo Fossi réussit à créer une atmosphère pesante, il dit lui-même crépusculaire. On y ressent toute l’oppression hélas familière à d’innombrables malades de la Covid19.
Le pianiste donne à l’opus 110 une profondeur exceptionnelle en l’analysant comme la description d’une vie, d’une mort et d’une renaissance. Ce serait anachronique de parler de musique à programme, le concept n’est pas encore défini, mais on est bien dans une de ces visions transcendantes qui emporte l’auditeur hors de lui-même au travers du jeu remarquable de piano.
Un magnifique CD.
Danielle Anex Cabanis
Publié le 21/04/2021 à 00:03, mis à jour le 21/04/2021 à 00:07.