Xenia Jankovic
Prokofiev et Khachaturian
RTS Radio Symphonie orchestra dirigé par Christian Ewald et Dejan Savic. CD Calliope-Records.
La symphonie concertante de Prokofiev (1952) et le concerto pour violoncelle de Khachaturian (1946) datent tous deux de l’époque stalinienne. Ce dernier est une forme d’expression poétique de l’horreur de la guerre, avec sans doute une référence douloureuse au génocide arménien. Le compositeur s’est inspiré de thèmes folkloriques de la région du Caucase dont il est originaire. Cela ne satisfera toutefois pas les censeurs du petit père des peuples qui accuseront Khachaturian d’écrire de la musique anti-prolétarienne. Comme le dit joliment Xenia Jankovic, c’était vraisemblablement l’illustration de leur ignorance et de leur manque de culture. Prokofiev a achevé son concerto pour violoncelle un an avant sa mort en 1952 et il le travaille avec Rostropovitch auquel il avait déjà dédicacé sa sonate pour violoncelle. Il invite l’alors très jeune musicien à écrire la cadence. En 1952, lors de la première à Moscou, Rostropovitch est au violoncelle tandis que S. Richter dirige l’orchestre. L’interprète est subjugué par la richesse de l’œuvre. Il décrit le concerto comme fascinant et passionnant, parce qu’il montre toutes les facettes de l’instrument.
La violoncelliste serbe est manifestement en symbiose profonde avec les deux œuvres qu’elle interprète et sait aussi bien rendre les accents tragiques de Kachaturian et le son chatoyant de Prokofiev. Elle ne cède pas à la facilité d’une virtuosité brillante mais artificielle souvent et s’inscrit dans la tradition romantique russe selon laquelle les effets ne doivent pas masquer la profondeur de l’œuvre.
Ce CD est sans nul doute une belle réalisation d’autant plus appréciable que ces deux œuvres ne sont pas jouées très souvent.
Danielle Anex-Cabanis
La symphonie concertante de Prokofiev (1952) et le concerto pour violoncelle de Khachaturian (1946) datent tous deux de l’époque stalinienne. Ce dernier est une forme d’expression poétique de l’horreur de la guerre, avec sans doute une référence douloureuse au génocide arménien. Le compositeur s’est inspiré de thèmes folkloriques de la région du Caucase dont il est originaire. Cela ne satisfera toutefois pas les censeurs du petit père des peuples qui accuseront Khachaturian d’écrire de la musique anti-prolétarienne. Comme le dit joliment Xenia Jankovic, c’était vraisemblablement l’illustration de leur ignorance et de leur manque de culture. Prokofiev a achevé son concerto pour violoncelle un an avant sa mort en 1952 et il le travaille avec Rostropovitch auquel il avait déjà dédicacé sa sonate pour violoncelle. Il invite l’alors très jeune musicien à écrire la cadence. En 1952, lors de la première à Moscou, Rostropovitch est au violoncelle tandis que S. Richter dirige l’orchestre. L’interprète est subjugué par la richesse de l’œuvre. Il décrit le concerto comme fascinant et passionnant, parce qu’il montre toutes les facettes de l’instrument.
La violoncelliste serbe est manifestement en symbiose profonde avec les deux œuvres qu’elle interprète et sait aussi bien rendre les accents tragiques de Kachaturian et le son chatoyant de Prokofiev. Elle ne cède pas à la facilité d’une virtuosité brillante mais artificielle souvent et s’inscrit dans la tradition romantique russe selon laquelle les effets ne doivent pas masquer la profondeur de l’œuvre.
Ce CD est sans nul doute une belle réalisation d’autant plus appréciable que ces deux œuvres ne sont pas jouées très souvent.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 14/02/2021 à 20:33, mis à jour le 14/02/2021 à 20:35.