Christian Chamorel
Œuvres pour piano de Mendelssohn
CD Calliope Records, 64’35’’
Christian Chamorel nous avait conquis par son Cd dédié à Mozart, il recommence avec ce subtil enregistrement d’œuvres pour piano de Félix Mendelssohn-Bartholdy. Si certaines sont connues parce qu’elles sont souvent au programme de récitals, d‘autres sont plus ou moins tombées dans l’oubli, sans qu’on puisse le justifier, tant elles présentent finalement d’intérêt.
Le pianiste redonne une nouvelle jeunesse au célèbre Rondo Capriccioso, op. 14 en lui donnant un sens mélodique servi par une virtuosité brillante et délicate à la fois. On retrouve le même talent dans les Variations sérieuses ou les Romances sans paroles qui sont en quelque sorte les tubes pianistiques de Mendelssohn, souvent interprétés par de grands pianistes, tels Gieseking, Murray Perahia ou Barenboïm, pour n’en citer que quelques-uns. Il supporte aisément la comparaison.
Encore plus intéressante, parce qu’on a peu l’occasion d’entendre ces œuvres, apparaît l’interprétation des Préludes et fugues et de la Fantaisie op. 28. Mendelssohn a été le redécouvreur de Jean-Sébastien Bach et il lui a rendu un hommage vibrant en s’inspirant du Clavier Bien Tempéré du Cantor de Leipzig. L’originalité du compositeur est de respecter les règles les plus strictes forgées par Bach, donc de se fonder sur un cadre authentiquement baroque, en même temps qu’il les transcende par une approche romantique. Christian Chamorel excelle à faire ressortir cette dualité, superposant habilement les deux univers dans son jeu permettant à l’auditeur de vivre un voyage rêvé dans le temps.
Souvent jugées avec quelque condescendance, les Romances sans paroles retrouvent une nouvelle jeunesse sous ses doigts, les plus connues comme celles qui le sont moins. Il explique lui-même trouver une filiation avec Mozart dans l’opus 19, tandis qu’il souligne avec beaucoup d’à propos une mélancolie profonde commune aux Nocturnes de Chopin et à la chanson de gondolier vénitienne. Mendelssohn n’aimait pas ses Etudes, alors que Chopin aurait pu les composer.
Enfin le célèbre Rondo et la moins jouée Fantaisie, connue aussi sous le nom de Sonate écossaise, se révèlent l’une et l’autre d’une grande puissance servie par la virtuosité et la sensibilité de Christian Chamorel. Qu’elles soient familières ou non, inspirées par d’autres compositeurs, ces pièces de Mendelssohn retrouvent ici une sorte de jeunesse jubilatoire, qui n’est pas contradictoire avec une sensibilité profonde. Bref à écouter sans modération.
Danielle Anex-Cabanis
Christian Chamorel nous avait conquis par son Cd dédié à Mozart, il recommence avec ce subtil enregistrement d’œuvres pour piano de Félix Mendelssohn-Bartholdy. Si certaines sont connues parce qu’elles sont souvent au programme de récitals, d‘autres sont plus ou moins tombées dans l’oubli, sans qu’on puisse le justifier, tant elles présentent finalement d’intérêt.
Le pianiste redonne une nouvelle jeunesse au célèbre Rondo Capriccioso, op. 14 en lui donnant un sens mélodique servi par une virtuosité brillante et délicate à la fois. On retrouve le même talent dans les Variations sérieuses ou les Romances sans paroles qui sont en quelque sorte les tubes pianistiques de Mendelssohn, souvent interprétés par de grands pianistes, tels Gieseking, Murray Perahia ou Barenboïm, pour n’en citer que quelques-uns. Il supporte aisément la comparaison.
Encore plus intéressante, parce qu’on a peu l’occasion d’entendre ces œuvres, apparaît l’interprétation des Préludes et fugues et de la Fantaisie op. 28. Mendelssohn a été le redécouvreur de Jean-Sébastien Bach et il lui a rendu un hommage vibrant en s’inspirant du Clavier Bien Tempéré du Cantor de Leipzig. L’originalité du compositeur est de respecter les règles les plus strictes forgées par Bach, donc de se fonder sur un cadre authentiquement baroque, en même temps qu’il les transcende par une approche romantique. Christian Chamorel excelle à faire ressortir cette dualité, superposant habilement les deux univers dans son jeu permettant à l’auditeur de vivre un voyage rêvé dans le temps.
Souvent jugées avec quelque condescendance, les Romances sans paroles retrouvent une nouvelle jeunesse sous ses doigts, les plus connues comme celles qui le sont moins. Il explique lui-même trouver une filiation avec Mozart dans l’opus 19, tandis qu’il souligne avec beaucoup d’à propos une mélancolie profonde commune aux Nocturnes de Chopin et à la chanson de gondolier vénitienne. Mendelssohn n’aimait pas ses Etudes, alors que Chopin aurait pu les composer.
Enfin le célèbre Rondo et la moins jouée Fantaisie, connue aussi sous le nom de Sonate écossaise, se révèlent l’une et l’autre d’une grande puissance servie par la virtuosité et la sensibilité de Christian Chamorel. Qu’elles soient familières ou non, inspirées par d’autres compositeurs, ces pièces de Mendelssohn retrouvent ici une sorte de jeunesse jubilatoire, qui n’est pas contradictoire avec une sensibilité profonde. Bref à écouter sans modération.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 24/06/2020 à 16:31, mis à jour le 12/01/2022 à 21:50.