Halle aux grains
> 10 février

Concertos de chambre

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Varduhi Yeritsyan, piano
Geneviève Laurenceau, violon
Bruno Mantovani, direction

Agé de 37 ans, Bruno Mantovani est un compositeur en vue dont les œuvres sont jouées dans le monde entier. Ainsi son concerto pour violon Jeux d’eau va être créé par Renaud Capuçon et l’Orchestre de l’Opéra National de Paris à la salle Pleyel le 18 février et son concerto pour 2 pianos (avec François-Frédéric Guy et Varduhi Yeritsyan) à Porto en mai prochain avant d’être repris à la Halle aux Grains début juin avec les mêmes interprètes. Compositeur reconnu donc, il est également chef d’orchestre et présente lors de ce concert gratuit deux œuvres qu’il met en parallèle avec des commentaires trés pertinents en préambule: le Kammerkonzert d’Alban Berg et son premier concerto de chambre.
Composé de 1923 à 1924, le Kammerkonzert d’Alban Berg associe le piano, le violon et treize instruments à vents. En trois mouvements joués sans interruption, cette page dodécaphonique la première de son auteur) à la beauté incandescente mais à l’écriture complexe trouve ici, grâce à la direction précise et enthousiaste de Bruno Mantovani, une lecture rajeunie et quasi idéale. Les deux solistes Varduhi Yeritsyan, sobre et impliquée et Geneviève Laurenceau, toujours aussi enflammée, participent grandement au succés de cette vision. Les treize autres musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, eux aussi trés impliqués, sont tout aussi irréprochables.
Le concerto de chambre 1 de Bruno Mantovani date de 2010 (un second suivra la même année), il est composé pour un ensemble de 17 musiciens (bois, percussions, harpe et cordes). Alternant motifs explosifs (les percussions sont à la fête, notamment les cloches tubulaires qui s’offrent une cadence irrésistible), glissendi micro-tonaux et longues plages plus statiques, il met particulièrement les instruments en valeur: clarinette, violon et violoncelle au premier plan, et développe une trame sonore à la luxuriance presque étouffante. Les différents pupitres de l’Orchestre du Capitole s’y illustrent à merveille et rendent cette luxuriance orchestrale avec une clarté et une visibilité magnifiques.
Le public semble conquis et réserve à ces acteurs doués un accueil chaleureux.

Jean-Félix Marquette
Publié le 15/02/2012 à 17:43, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.