Facce d’amore
Jakub Józef Orliński
Il Pomo d’oro, Maxim Emelyanychev. CD Erato.
Très bien accompagné par il Pomo d’oro, (en particulier le continuo) que dirige Maxim Emelyanychev, notre jeune contreténor polonais star du public parisien (voir son concert au TCE où il fît un triomphe) nous propose son psecond disque, construit avec beaucoup d’intelligence. Il sait en effet choisir son répertoire d’air, en fonction de ses qualités: beaucoup de lamenti, et des airs centrés sur une tessiture médium (où il faut bien le constater il excelle). Ce récital propose un très beau panorama musical, en faisant l’effort de ne pas proposer que des «tubes». On y trouve par exemple deux airs de Giovanni Antonio Boretti de fort belle facture.
Il existe néanmoins des interprétations plus investies sur le marché du disque: Andreas Scholl par exemple, donne dans ces pages, une vision beaucoup plus aboutie, avec une réelle construction dramatique à qui notre jeune contreténor fait encore un peu défaut. Tout est chanté dans le même esprit, en oubliant ce côté opératique, avec ces personnages hauts en couleurs. Ajoutez à cela une ornementation très prudente pour ne pas dire a minima dans les Da capo, on reste un peu sur notre faim.
On peut néanmoins concéder à notre jeune interprète un timbre clair mais dépourvu de toute acidités, que l’on pouvait par exemple reprocher à Philippe Jarousski à ses débuts.
C’est donc là un artiste en devenir, qui pour l’instant doit faire ses preuves dans le monde de l’opéra: passer au-dessus d’un orchestre étoffé, et surtout incarner un personnage. C’est particulièrement criant dans les récitatifs, qui sont expédiés un peu rapidement, la prononciation de l’italien restant un peu floue (manque de projection des consonnes).
Michel Pertile
Très bien accompagné par il Pomo d’oro, (en particulier le continuo) que dirige Maxim Emelyanychev, notre jeune contreténor polonais star du public parisien (voir son concert au TCE où il fît un triomphe) nous propose son psecond disque, construit avec beaucoup d’intelligence. Il sait en effet choisir son répertoire d’air, en fonction de ses qualités: beaucoup de lamenti, et des airs centrés sur une tessiture médium (où il faut bien le constater il excelle). Ce récital propose un très beau panorama musical, en faisant l’effort de ne pas proposer que des «tubes». On y trouve par exemple deux airs de Giovanni Antonio Boretti de fort belle facture.
Il existe néanmoins des interprétations plus investies sur le marché du disque: Andreas Scholl par exemple, donne dans ces pages, une vision beaucoup plus aboutie, avec une réelle construction dramatique à qui notre jeune contreténor fait encore un peu défaut. Tout est chanté dans le même esprit, en oubliant ce côté opératique, avec ces personnages hauts en couleurs. Ajoutez à cela une ornementation très prudente pour ne pas dire a minima dans les Da capo, on reste un peu sur notre faim.
On peut néanmoins concéder à notre jeune interprète un timbre clair mais dépourvu de toute acidités, que l’on pouvait par exemple reprocher à Philippe Jarousski à ses débuts.
C’est donc là un artiste en devenir, qui pour l’instant doit faire ses preuves dans le monde de l’opéra: passer au-dessus d’un orchestre étoffé, et surtout incarner un personnage. C’est particulièrement criant dans les récitatifs, qui sont expédiés un peu rapidement, la prononciation de l’italien restant un peu floue (manque de projection des consonnes).
Michel Pertile
Publié le 28/01/2020 à 21:03, mis à jour le 12/01/2022 à 21:50.