Opéra Royal Versailles
> 12 décembre
Amadis de Gaule
Tragédie Lyrique de Jean-Chrétien Bach
Photos Pierre Grosbois
La saison d’automne du Centre de Musique Baroque de Versailles s’est donc terminée par une coproduction, permettant la recréation du seul opéra français d’un des fils du Cantor de Leipzig, Jean-Chrétien Bach. Dans ce genre dans lequel il excella et dont aucune des œuvres n’est pourtant passée à la postérité, il nous revient grâce à un partenariat très actif entre le Cmbv, le Palazzeto Bru Zane et les opéras de Ljubljana et du Château de Versailles, ainsi que de l’Opéra Comique de Paris qui inaugurera sa saison en janvier 2012, avec cette tragédie lyrique, Amadis de Gaule.
On ne peut que vous recommander la lecture du passionnant livret édité chez Mardaga pour l’occasion. Il vous révèlera le contexte de sa création et son analyse. Avec cette co-production, Amadis de Gaule, bénéficie d’une mise en scène fidèle à l’esprit plus qu’à la lettre du XVIIIe siècle avec une recréation artisanale des décors et des costumes.
Le livret d’Alphonse-Marie-Denis Devismes de Saint-Alphonse présente des faiblesses dramaturgiques et la musique de Jean-Chrétien Bach quoique fort belle, semble en quête d’un style propre.
L’histoire reprend le mythe médiéval d’Amadis qui connut ses heures de gloire musicale durant tout le XVIIe siècle. Le livret est en fait une adaptation de celui de Quinault pour Lully mais réduit à trois actes, au lieu des cinq habituels.
Le spectacle offert ce soir tente de reconstituer grâce aux décors enchanteurs d’Antoine Fontaine, ces machines avec quelques changements à vue. Les costumes de Renato Bianchi dont certains reproduisent ceux de la création sont variés. Cette tentative de recréer cet onirisme si cher au XVIIe et XVIIIe siècle, n’aboutit pas totalement. Les éclairages de Dominique Bruguière viennent compléter cet univers qui oscille entre reconstitution historique et Comic Fantasy. On retiendra bien plus la chorégraphie élégante de Nathalie Van Parys, que la mise en scène de Marcel Bozonnet, manquant de vigueur dans les scènes de sorcellerie.
Ici contrairement aux origines, pas de stars pour le plateau, mais de jeunes chanteurs appartenant à la génération montante. Aucun d’entre – eux, hormis peut-être Julie Fuch dans deux petits rôles avec des airs vocalisants réalisés avec beaucoup de brillant, ne nous a pas totalement convaincu. Mais la marge de progrès existe, qui devrait permettre après quelques représentations de trouver un bel équilibre. Il sera intéressant de les retrouver bientôt à l’Opéra Comique.
L’absence de surtitre, pénalise des chanteurs dont la diction n’est pas toujours parfaite. C’est le cas pour Allyson Mc Hardy qui tient le rôle d’Arcabonne et Franco Pomponi dans celui de son frère. Mais la première suggère le désarroi de son personnage avec une réelle émotion, tandis que le second fait preuve d’un bel engagement.
Philippe Do, dans le rôle-titre, a un très joli timbre, mais manque parfois de vaillance. Tandis qu’Hélène Guilmette dans le rôle d’Oriane, la bien-aimée d’Amadis, possède une agréable déclamation, un timbre séduisant, mais reste encore un brin trop appliquée.
La musique de Jean-Chrétien a elle été superbement servie par un Cercle de l’Harmonie en très grande forme. Tous les pupitres nous révèlent une riche palette. On a pu remarquer en particulier des cuivres glorieux et des instruments à vent d’une tendre profondeur, ainsi que des cordes moelleuses et vivifiantes.
La direction souple et précise de Jérémie Rhorer a permis de dévoiler des nuances extrêmement subtiles, sombres et mélancoliques, mais également extrêmement mozartienne révélant une filiation amicale entre le fils de Bach et le prodige Salzbourgeois.
Amadis de Gaule, malgré quelques péchés de jeunesse a émerveillé le public pourtant difficile, dont de nombreux enfants et adolescents présent ce soir à l’Opéra Royal. Si ce n’est pas un chef d’œuvre absolu c’est du moins une très belle œuvre que l’on aura eu d’autant plus plaisir à redécouvrir qu’elle nous fait révèle les plaisirs enchantés d’un théâtre enchanteur.
Monique Parmentier
On ne peut que vous recommander la lecture du passionnant livret édité chez Mardaga pour l’occasion. Il vous révèlera le contexte de sa création et son analyse. Avec cette co-production, Amadis de Gaule, bénéficie d’une mise en scène fidèle à l’esprit plus qu’à la lettre du XVIIIe siècle avec une recréation artisanale des décors et des costumes.
Le livret d’Alphonse-Marie-Denis Devismes de Saint-Alphonse présente des faiblesses dramaturgiques et la musique de Jean-Chrétien Bach quoique fort belle, semble en quête d’un style propre.
L’histoire reprend le mythe médiéval d’Amadis qui connut ses heures de gloire musicale durant tout le XVIIe siècle. Le livret est en fait une adaptation de celui de Quinault pour Lully mais réduit à trois actes, au lieu des cinq habituels.
Le spectacle offert ce soir tente de reconstituer grâce aux décors enchanteurs d’Antoine Fontaine, ces machines avec quelques changements à vue. Les costumes de Renato Bianchi dont certains reproduisent ceux de la création sont variés. Cette tentative de recréer cet onirisme si cher au XVIIe et XVIIIe siècle, n’aboutit pas totalement. Les éclairages de Dominique Bruguière viennent compléter cet univers qui oscille entre reconstitution historique et Comic Fantasy. On retiendra bien plus la chorégraphie élégante de Nathalie Van Parys, que la mise en scène de Marcel Bozonnet, manquant de vigueur dans les scènes de sorcellerie.
Ici contrairement aux origines, pas de stars pour le plateau, mais de jeunes chanteurs appartenant à la génération montante. Aucun d’entre – eux, hormis peut-être Julie Fuch dans deux petits rôles avec des airs vocalisants réalisés avec beaucoup de brillant, ne nous a pas totalement convaincu. Mais la marge de progrès existe, qui devrait permettre après quelques représentations de trouver un bel équilibre. Il sera intéressant de les retrouver bientôt à l’Opéra Comique.
L’absence de surtitre, pénalise des chanteurs dont la diction n’est pas toujours parfaite. C’est le cas pour Allyson Mc Hardy qui tient le rôle d’Arcabonne et Franco Pomponi dans celui de son frère. Mais la première suggère le désarroi de son personnage avec une réelle émotion, tandis que le second fait preuve d’un bel engagement.
Philippe Do, dans le rôle-titre, a un très joli timbre, mais manque parfois de vaillance. Tandis qu’Hélène Guilmette dans le rôle d’Oriane, la bien-aimée d’Amadis, possède une agréable déclamation, un timbre séduisant, mais reste encore un brin trop appliquée.
La musique de Jean-Chrétien a elle été superbement servie par un Cercle de l’Harmonie en très grande forme. Tous les pupitres nous révèlent une riche palette. On a pu remarquer en particulier des cuivres glorieux et des instruments à vent d’une tendre profondeur, ainsi que des cordes moelleuses et vivifiantes.
La direction souple et précise de Jérémie Rhorer a permis de dévoiler des nuances extrêmement subtiles, sombres et mélancoliques, mais également extrêmement mozartienne révélant une filiation amicale entre le fils de Bach et le prodige Salzbourgeois.
Amadis de Gaule, malgré quelques péchés de jeunesse a émerveillé le public pourtant difficile, dont de nombreux enfants et adolescents présent ce soir à l’Opéra Royal. Si ce n’est pas un chef d’œuvre absolu c’est du moins une très belle œuvre que l’on aura eu d’autant plus plaisir à redécouvrir qu’elle nous fait révèle les plaisirs enchantés d’un théâtre enchanteur.
Monique Parmentier
Publié le 19/12/2011 à 08:54, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.