Halle aux grains
> 9 novembre

Cavalcades d'automne

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Nagy Felbontású
Dénes Vàrjon, piano
Tugan Sokhiev, direction


L’unique symphonie de César Franck, en trois mouvements, composée entre 1886 et 1888, s’est imposée au répertoire depuis sa création en 1889. Véritable chef d’œuvre, elle dévoile sous la baguette de Tugan Sokhiev son caractère éminemment épique. Sans violence, la lecture de ce dernier est néanmoins enflammée et expose une tension dramatique qui ne se relâche jamais. Son orchestre, du cor anglais élégiaque aux timbales rageuses, est plus que brillant et semble parfois littéralement explosif.
Le Chasseur maudit, poème symphonique du même auteur, scène fantastique à l’atmosphère gothique, évoque ce soir, dans cette furie orchestrale, les poèmes de Frantz Liszt. L’orchestre s’y montre, fouetté ainsi, aussi brillant.
Le pianiste hongrois Dénes Vàrjon, grand spécialiste de Liszt, montre dans son concerto 2 une aisance incomparable. Ne se privant d’aucun artifice pyrotechnique, il dynamite cette page, loin de tout pompiérisme de façade. Tugan Sokhiev, attentif et sobrement lyrique lui offre un écrin somptueux où tous ses traits pianistiques ne peuvent que nous atteindre comme les deux pièces qu’il donne en bis: un Chant populaire hongrois de Bartok et une Scène d’enfant de Schumann.
À la fin du concert Tugan Sokhiev, un bouquet de fleur à la main, rend hommage au violoncelliste de son orchestre Christopher Waltham qui doit, contre son gré comme il nous le révèle dans un petit speech plein d’humour, prendre sa retraite sans abandonner la vie musicale pour autant…

Jean-Félix Marquette
Publié le 18/11/2018 à 19:23, mis à jour le 06/02/2020 à 23:45.