Marie-Nicole Lemieux nous offre un récital composé avec beaucoup de sensibilité et d’intelligence, avec une première partie dédiée à Goethe et une seconde à Baudelaire: deux géants du XIXe siècle.
D’abord les allemands, du romantique Schumann à l’imposant Hugo Wolf. La voix est belle, profonde, avec ce quelque chose de rond qui est sa signature.
Avec Fauré ou Chausson, sa lecture est peut-être moins intense, puis arrivent deux mélodies de Duparc exceptionnelles dont l’illustre Invitation au voyage.
Le fil conducteur de ce récital vraiment pensé est le texte de Goethe «Kennst du das Land? » qui ouvre et clôture la première partie. En bis, notre diva chantera le même air extrait de Mignon d’Ambroise Thomas, voilà qui est réfléchi!
Parfaitement accompagnée par un Roger Vignoles tout particulièrement attentif, Marie-Nicole Lemieux a su faire de ce récital qui pouvait paraître aride un véritable bouquet de mélodies qui dépasse le simple stade du charme pour confiner au grand art.

Marc Laborde