Halle aux grains
> 23 février
Voleurs de feu
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Irene Zandel et Janis Deinats
Andris Poga, direction
Andreï Korobeinikov, piano
Compositeur Toulousain de 29 ans, Benjamin Attahir, auteur, entre autres, de déjà deux opéras, d’un concerto pour piano et ensemble créé par Daniel Baremboim et de, bientôt, un concerto pour violon dédié à Renaud Capuçon, et dont on avait, ici même, admiré le concerto pour hautbois en 2014, est une voix très personnelle de la musique contemporaine.
Donnée ce soir, sa pièce pour grand orchestre Sawti’l Zaman, à la mémoire de Pierre Boulez, faite de brutales déflagrations percussives, de mystérieuses méditations alanguies et de doux mélismes orientalisants, créée au Festival de Lucerne en 2013, met en valeur, tel un concerto pour orchestre, l’exubérante floraison des percussions, le piano intransigeant , la harpe sereine, les cuivres et bois malicieux et les cordes irisées de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse maîtrisé, d’une main ferme mais manquant parfois de souplesse, par Andris Poga.
Andreï Korobeinikov, qui se lance dans le deuxième concerto pour piano de Sergueï Prokofiev, en souligne, sans en gommer le «futurisme» novateur, les sombres angoisses qui le parcourent. Prodigieux dans l’immense cadence du premier mouvement, engagé tout le long dans un dramatisme profond, il parcourt cette œuvre avec un naturel confondant, aérant subtilement son oppressante noirceur. La rigueur toute métrique que lui oppose Andris Poga ne fait qu’en dégager le sombre lyrisme.
Très applaudi, cet élégant soliste se lance alors avec incandescence dans le beau poème d’Alexandre Scriabine: Vers la Flamme.
Que dire de la huitième symphonie d’Antonin Dvorak qui clôt ce concert? Solennelle, joyeuse certes, exaltée, faisant preuve d’une belle vitalité, elle manque souvent, sous cette baguette trop rigoureuse, de respiration et d’un semblant de naturel, rachetés, cependant, par le bel engagement et l’enthousiasme communicatif de tous les pupitres de l’orchestre.
Jean-Félix Marquette
Andreï Korobeinikov, piano
Compositeur Toulousain de 29 ans, Benjamin Attahir, auteur, entre autres, de déjà deux opéras, d’un concerto pour piano et ensemble créé par Daniel Baremboim et de, bientôt, un concerto pour violon dédié à Renaud Capuçon, et dont on avait, ici même, admiré le concerto pour hautbois en 2014, est une voix très personnelle de la musique contemporaine.
Donnée ce soir, sa pièce pour grand orchestre Sawti’l Zaman, à la mémoire de Pierre Boulez, faite de brutales déflagrations percussives, de mystérieuses méditations alanguies et de doux mélismes orientalisants, créée au Festival de Lucerne en 2013, met en valeur, tel un concerto pour orchestre, l’exubérante floraison des percussions, le piano intransigeant , la harpe sereine, les cuivres et bois malicieux et les cordes irisées de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse maîtrisé, d’une main ferme mais manquant parfois de souplesse, par Andris Poga.
Andreï Korobeinikov, qui se lance dans le deuxième concerto pour piano de Sergueï Prokofiev, en souligne, sans en gommer le «futurisme» novateur, les sombres angoisses qui le parcourent. Prodigieux dans l’immense cadence du premier mouvement, engagé tout le long dans un dramatisme profond, il parcourt cette œuvre avec un naturel confondant, aérant subtilement son oppressante noirceur. La rigueur toute métrique que lui oppose Andris Poga ne fait qu’en dégager le sombre lyrisme.
Très applaudi, cet élégant soliste se lance alors avec incandescence dans le beau poème d’Alexandre Scriabine: Vers la Flamme.
Que dire de la huitième symphonie d’Antonin Dvorak qui clôt ce concert? Solennelle, joyeuse certes, exaltée, faisant preuve d’une belle vitalité, elle manque souvent, sous cette baguette trop rigoureuse, de respiration et d’un semblant de naturel, rachetés, cependant, par le bel engagement et l’enthousiasme communicatif de tous les pupitres de l’orchestre.
Jean-Félix Marquette
Publié le 28/02/2018 à 22:05, mis à jour le 10/03/2019 à 19:16.