Hôtel Dieu
> 9 novembre
Méditerranée sacrée en concert
Les Eléments, dir. Joël Suhubiette
Photo patrice Grange
Découvert et apprécié en CD depuis peu, le programme du concert des Eléments dirigés par Joël Suhubiette procure une émotion immense que le CD ne donnait pas dans les mêmes proportions. Les œuvres sont certes les mêmes, mais elles sont organisées différemment en deux ensembles qui ont une véritable cohérence. La polyphonie juive de Salomone Rossi est très belle et les voix ont une résonance exceptionnelle tout comme dans le Crucifxus de Lotti, qui exprime à la fois douleur et espoir que conforte le Et incarnatus est de Petrassi qui prend le relais. La composition de Markeas sur les fragments des Bacchantes est décoiffante et exprime à la fois la folie sacrée et l’exaltation, ce qui est renforcé par une gestuelle appropriée couplée à une utilisation très originale des voix, au demeurant magnifiques.
Zad Moutalka domine la seconde partie. Après un extrait du Llibre vermeil de Montserrat, c’est bref morceau en arabe pour cinq voix d’hommes, Mèn èntè, puis O vos Omnes de Tomas Luis de Victoria, très travaillé et subtil. Les trois répons des ténèbres du samedi saint de Carlo Gesualdo préparent au Lama sabaqtani final de Moutalka. On est en plein dans la tragédie, la musique est sombre à souhait et les voix, dans une parfaite harmonie, malgré la difficulté de la composition – les chanteurs sortent souvent leur diapason! – sont utilisées dans tous les registres possibles. On frissonne, on souffre, on vibre et on a le sentiment de subir un choc en profondeur.
Un ultime Crucifixus en bis et on quitte l’Hôtel Dieu sans avoir envie de parler tant on est absorbé par la musique qui nous a emmenés ailleurs.
Danielle Anex-Cabanis
Zad Moutalka domine la seconde partie. Après un extrait du Llibre vermeil de Montserrat, c’est bref morceau en arabe pour cinq voix d’hommes, Mèn èntè, puis O vos Omnes de Tomas Luis de Victoria, très travaillé et subtil. Les trois répons des ténèbres du samedi saint de Carlo Gesualdo préparent au Lama sabaqtani final de Moutalka. On est en plein dans la tragédie, la musique est sombre à souhait et les voix, dans une parfaite harmonie, malgré la difficulté de la composition – les chanteurs sortent souvent leur diapason! – sont utilisées dans tous les registres possibles. On frissonne, on souffre, on vibre et on a le sentiment de subir un choc en profondeur.
Un ultime Crucifixus en bis et on quitte l’Hôtel Dieu sans avoir envie de parler tant on est absorbé par la musique qui nous a emmenés ailleurs.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 14/11/2011 à 09:31, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.