Halle aux grains
> 17 février
Faunes et fauves
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Evgeny Evtukhov
Tugan Sokhiev, direction
Lucas Debargue, piano
La symphonie en si bémol majeur d’Ernest Chausson est une œuvre rare au concert. Composée en 1889-1890, cet unique essai dans le catalogue de son auteur, comporte trois mouvements et adopte le principe cyclique franckiste. Riche et complexe, légèrement empreinte d’un wagnérisme bon teint, elle trouve, sous la baguette inspirée de Tugan Sokhiev, une expressivité irradiante. Galvanisant son orchestre impérial, ce dernier ne relâche jamais une tension palpable qui, jamais, ne gâche l’ample respiration du déroulement de l’œuvre.
Le Prélude à l’après midi d’un Faune (1892-1894) de Claude Debussy qui ouvre le concert se veut un instant de poésie pure. Porté par une flûte malicieuse et deux harpes ingénues, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse semble s’abîmer dans des rêves opiacés dont le climat mystérieux n’est rien moins qu’envoûtant.
Véritable phénomène du piano moderne, Lucas Debargue est très attendu dans le concerto en sol de Maurice Ravel. Montrant une fougue et un élan certains dans l’Allegramente initial, il détonne, cependant, avec une motricité étrangement atone. Dans le si beau Adagio assai, il montre une sécheresse un peu griffue, gommant quelque peu la magnitude céleste et le climat mozartien du mouvement. Enfin dans le Presto final il retrouve une souplesse féline et une virtuosité luciférienne pour dynamiter les rythmes emportés de cette déflagration jubilatoire.
Tugan Sokhiev s’attèle, lui, à conserver, et plutôt bien, la continuité narrative et surtout l’équilibre de l’œuvre. Au triomphe retentissant, Lucas Debargue oppose, dans un esprit de filiation bienvenue deux bis de musique française: une Gymnopédie de Satie et une Barcarolle de Fauré.
Jean-Félix Marquette
Lucas Debargue, piano
La symphonie en si bémol majeur d’Ernest Chausson est une œuvre rare au concert. Composée en 1889-1890, cet unique essai dans le catalogue de son auteur, comporte trois mouvements et adopte le principe cyclique franckiste. Riche et complexe, légèrement empreinte d’un wagnérisme bon teint, elle trouve, sous la baguette inspirée de Tugan Sokhiev, une expressivité irradiante. Galvanisant son orchestre impérial, ce dernier ne relâche jamais une tension palpable qui, jamais, ne gâche l’ample respiration du déroulement de l’œuvre.
Le Prélude à l’après midi d’un Faune (1892-1894) de Claude Debussy qui ouvre le concert se veut un instant de poésie pure. Porté par une flûte malicieuse et deux harpes ingénues, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse semble s’abîmer dans des rêves opiacés dont le climat mystérieux n’est rien moins qu’envoûtant.
Véritable phénomène du piano moderne, Lucas Debargue est très attendu dans le concerto en sol de Maurice Ravel. Montrant une fougue et un élan certains dans l’Allegramente initial, il détonne, cependant, avec une motricité étrangement atone. Dans le si beau Adagio assai, il montre une sécheresse un peu griffue, gommant quelque peu la magnitude céleste et le climat mozartien du mouvement. Enfin dans le Presto final il retrouve une souplesse féline et une virtuosité luciférienne pour dynamiter les rythmes emportés de cette déflagration jubilatoire.
Tugan Sokhiev s’attèle, lui, à conserver, et plutôt bien, la continuité narrative et surtout l’équilibre de l’œuvre. Au triomphe retentissant, Lucas Debargue oppose, dans un esprit de filiation bienvenue deux bis de musique française: une Gymnopédie de Satie et une Barcarolle de Fauré.
Jean-Félix Marquette
Publié le 26/02/2017 à 19:05, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.