Halle aux grains
> 29 avril
Roméo et Juliette
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos par Julien Faugère et Marco Borggreve
Tugan Sokhiev, direction, Julie Boulianne, mezzo-soprano, Loïc Félix, ténor, Patrick Bolleire, basse, Orfeon Donostiarra, José Antonio Sainz Alfaro, chef de chœur.
Roméo et Juliette, symphonie dramatique d’après la tragédie de Shakespeare d’Hector Berlioz mobilise des forces conséquentes, puisque au grand orchestre symphonique se mêlent trois solistes et un chœur mixte. Sa production est donc rare sur nos scènes, et c’est le premier mérite de Tugan Sokhiev que de la nous proposer ce soir à la Halle aux Grains devant un public nombreux et attentif et un auditoire radiophonique peut-être plus nombreux encore puisque les microphones de Radio Classique la captaient en direct.
Cette symphonie dramatique donc, qui, il faut bien le dire, se rapproche plus d’une cantate, a toujours souffert de son côté disparate malgré les belles pages symphoniques qui la structurent. Dans ses dernières, Tugan Sokhiev qui n’a jamais caché son peu d’attachement pour la musique de Berlioz, s’applique à les animer, tels des intermezzi d’opéra, les rapprochant, cependant, plus de l’esthétique d’un Wagner que d’un Cherubini. Son orchestre, particulièrement impliqué, au sein duquel se détachent la harpe de Gaëlle Thouvenin et la flûte de Boris Grelier, est le véritable moteur de cette scènographie quelque peu figée.
Le chœur Orfeon Donostiarra, aussi dense qu’homogène, mais à la diction bien imprécise, est plus grandiloquent qu’émouvant.
Les solistes enfin, sont excellents et font vivre avec beaucoup de talent les vers tout sauf impérissables d’Emile Deschamps. Loïc Félix et Patrick Bolleire, notamment, s’y montrent en véritables chanteurs d’opéra et endossent leur rôle avec une vérité aussi tragique que passionnée.
Ainsi, malgré tout, après tumultes et tempêtes, et sous un fracas hétéroclite, Tugan Sokhiev amène son imposant vaisseau à bon port. Et merci pour la traversée.
Jean-Félix Marquette
Roméo et Juliette, symphonie dramatique d’après la tragédie de Shakespeare d’Hector Berlioz mobilise des forces conséquentes, puisque au grand orchestre symphonique se mêlent trois solistes et un chœur mixte. Sa production est donc rare sur nos scènes, et c’est le premier mérite de Tugan Sokhiev que de la nous proposer ce soir à la Halle aux Grains devant un public nombreux et attentif et un auditoire radiophonique peut-être plus nombreux encore puisque les microphones de Radio Classique la captaient en direct.
Cette symphonie dramatique donc, qui, il faut bien le dire, se rapproche plus d’une cantate, a toujours souffert de son côté disparate malgré les belles pages symphoniques qui la structurent. Dans ses dernières, Tugan Sokhiev qui n’a jamais caché son peu d’attachement pour la musique de Berlioz, s’applique à les animer, tels des intermezzi d’opéra, les rapprochant, cependant, plus de l’esthétique d’un Wagner que d’un Cherubini. Son orchestre, particulièrement impliqué, au sein duquel se détachent la harpe de Gaëlle Thouvenin et la flûte de Boris Grelier, est le véritable moteur de cette scènographie quelque peu figée.
Le chœur Orfeon Donostiarra, aussi dense qu’homogène, mais à la diction bien imprécise, est plus grandiloquent qu’émouvant.
Les solistes enfin, sont excellents et font vivre avec beaucoup de talent les vers tout sauf impérissables d’Emile Deschamps. Loïc Félix et Patrick Bolleire, notamment, s’y montrent en véritables chanteurs d’opéra et endossent leur rôle avec une vérité aussi tragique que passionnée.
Ainsi, malgré tout, après tumultes et tempêtes, et sous un fracas hétéroclite, Tugan Sokhiev amène son imposant vaisseau à bon port. Et merci pour la traversée.
Jean-Félix Marquette
Publié le 03/05/2016 à 23:48, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.