Halle aux grains
> 9 décembre
Étincelles et astre noir
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos par J.P. Bouchard, Marion Chaix et J.C. Meauxsoone.
Tugan Sokhiev, direction; David Minetti, clarinette; Jacques Deleplancque, cor; Olivier Stankiewicz, hautbois; Estelle Richard, basson.
La symphonie concertante pour vents KV 297B de Wolfgang Amadeus Mozart a une histoire compliquée. Composée à l’origine pour flûte, hautbois, cor, basson et orchestre en 1778 pour le directeur du Concert Spirituel de Paris, elle est passée à la postérité, grâce à Otto Jahn, biographe du compositeur, dans une version pour clarinette, hautbois, cor, basson et orchestre que les solistes de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse nous jouent ce soir.
Tugan Sokhiev qui révère la musique de Mozart construit un dialogue fascinant entre les solistes, tous issus de son orchestre, et sa formation orchestrale, ici allégée. Ainsi, la clarinette de David Minetti, le hautbois de Olivier Stankiewicz, le cor de Jacques Deleplancque et le basson d’Estelle Richard s’épanchent avec une douce mais vigoureuse langueur dans la soyeuse étoffe que leur tisse leur chef, génial couturier de cette parure miroitante.
Follement applaudis, nos quatre solistes nous quittent après nous avoir encore éblouis dans une exécution remarquable d’une Cassazione de Johann Georg Lickl, contemporain de Mozart.
D’une toute autre atmosphère ressort la dixième symphonie de Dimitri Chostakovitch.
Œuvre tragique à la tension quasi insoutenable qui semble refermer dans un paroxysme de violence les années sombres de la terreur stalinienne, elle trouve en Tugan Sokhiev un traducteur fidèle et audacieux qui bouscule comme jamais l’imposante puissance destructrice qu’il fait naître des pupitres soudés de son orchestre au grand complet. Là, les sombres et désespérées pensées de cet âge de ténèbres s’animent dans un théâtre d’ombres à la noirceur absolue…
Jean-Félix Marquette
La symphonie concertante pour vents KV 297B de Wolfgang Amadeus Mozart a une histoire compliquée. Composée à l’origine pour flûte, hautbois, cor, basson et orchestre en 1778 pour le directeur du Concert Spirituel de Paris, elle est passée à la postérité, grâce à Otto Jahn, biographe du compositeur, dans une version pour clarinette, hautbois, cor, basson et orchestre que les solistes de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse nous jouent ce soir.
Tugan Sokhiev qui révère la musique de Mozart construit un dialogue fascinant entre les solistes, tous issus de son orchestre, et sa formation orchestrale, ici allégée. Ainsi, la clarinette de David Minetti, le hautbois de Olivier Stankiewicz, le cor de Jacques Deleplancque et le basson d’Estelle Richard s’épanchent avec une douce mais vigoureuse langueur dans la soyeuse étoffe que leur tisse leur chef, génial couturier de cette parure miroitante.
Follement applaudis, nos quatre solistes nous quittent après nous avoir encore éblouis dans une exécution remarquable d’une Cassazione de Johann Georg Lickl, contemporain de Mozart.
D’une toute autre atmosphère ressort la dixième symphonie de Dimitri Chostakovitch.
Œuvre tragique à la tension quasi insoutenable qui semble refermer dans un paroxysme de violence les années sombres de la terreur stalinienne, elle trouve en Tugan Sokhiev un traducteur fidèle et audacieux qui bouscule comme jamais l’imposante puissance destructrice qu’il fait naître des pupitres soudés de son orchestre au grand complet. Là, les sombres et désespérées pensées de cet âge de ténèbres s’animent dans un théâtre d’ombres à la noirceur absolue…
Jean-Félix Marquette
Publié le 13/12/2015 à 18:19, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.