Halle aux grains
> 26 février
Gabetta et Chamayou
Sol Gabetta et Bertrand Chamayou
Photo Marco Borggreve, Grands Interpretes
Sol Gabetta, violoncelle
Bertrand Chamayou, piano
Les deux artistes ont offert au public toulousain un pur moment de bonheur salué par des applaudissements enthousiastes.
Ils démarrent en douceur par les variations sur «Bei Männern, welche Liebe fühlen», de Beethoven d’après «la Flûte enchantée». Leur jeu est tout en finesse et grâce. Le piano est la voix de Pamina alors que le violoncelle, malicieux, est celle de Papageno. La subtilité de Mozart a été magistralement reprise par Beethoven, qui crée pourtant une œuvre parfaitement autonome. Suit la Sonate n°2 de Félix Mendelssohn, composée en 1842, et jouée pour la première fois avec sa sœur Fanny au violoncelle. Mendelssohn a mis beaucoup de lui: s’il démarre joyeusement par un Allegro assai dans la ligne de la Symphonie italienne, il poursuit par un Allegretto scherzando, qui alterne mystère et fantaisie, pour proposer un Adagio aux consonances très religieuses, passant de la musique protestante au récitatif hassidique, pour se terminer par un Finale joyeux et endiablé, extrêmement virtuose, ce qui permet à Bertrand Chamayou de donner la pleine mesure de son talent.
La seconde partie du récital est consacrée à Chopin que l’on connaît moins comme compositeur pour le violoncelle mais qu’on redécouvre avec bonheur. Les deux musiciens proposent une interprétation très allègre de la Sonate en sol mineur, dernière composée par Chopin qui en assura la première avec le violoncelliste Franchomme en 1847. Sol Gabetta y fait littéralement chanter son instrument, tandis que Bertrand Chamayou se montre très à l’aise dans une prestation virtuose éblouissante. Cela ne cache pas des moments pleins de mélancolie sans doute liés aux problèmes de santé de Chopin et à sa récente rupture avec George Sand. C’est à Franchomme encore que Chopin avait dédicacé son Grand Duo concertant sur des thèmes de Robert le Diable. Le compositeur avait en fait renié cette œuvre, dans laquelle on retrouve bien les thèmes de Meyerbeer.
Salués par une véritable ovation, les deux artistes proposent en fait une troisième partie de somptueux bis: un mouvement de la sonate de Rachmaninov, puis un mouvement de celle de Chostakovitch et enfin une pièce argentine pleine de charme.
Chamayou s’affirme comme une des étoiles confirmées du ciel pianistique et la jeune Sol prend le même chemin pour le violoncelle. Ses récents enregistrements attestent d’une excellente maîtrise de son instrument. À suivre…
Danielle Anex-Cabanis
Bertrand Chamayou, piano
Les deux artistes ont offert au public toulousain un pur moment de bonheur salué par des applaudissements enthousiastes.
Ils démarrent en douceur par les variations sur «Bei Männern, welche Liebe fühlen», de Beethoven d’après «la Flûte enchantée». Leur jeu est tout en finesse et grâce. Le piano est la voix de Pamina alors que le violoncelle, malicieux, est celle de Papageno. La subtilité de Mozart a été magistralement reprise par Beethoven, qui crée pourtant une œuvre parfaitement autonome. Suit la Sonate n°2 de Félix Mendelssohn, composée en 1842, et jouée pour la première fois avec sa sœur Fanny au violoncelle. Mendelssohn a mis beaucoup de lui: s’il démarre joyeusement par un Allegro assai dans la ligne de la Symphonie italienne, il poursuit par un Allegretto scherzando, qui alterne mystère et fantaisie, pour proposer un Adagio aux consonances très religieuses, passant de la musique protestante au récitatif hassidique, pour se terminer par un Finale joyeux et endiablé, extrêmement virtuose, ce qui permet à Bertrand Chamayou de donner la pleine mesure de son talent.
La seconde partie du récital est consacrée à Chopin que l’on connaît moins comme compositeur pour le violoncelle mais qu’on redécouvre avec bonheur. Les deux musiciens proposent une interprétation très allègre de la Sonate en sol mineur, dernière composée par Chopin qui en assura la première avec le violoncelliste Franchomme en 1847. Sol Gabetta y fait littéralement chanter son instrument, tandis que Bertrand Chamayou se montre très à l’aise dans une prestation virtuose éblouissante. Cela ne cache pas des moments pleins de mélancolie sans doute liés aux problèmes de santé de Chopin et à sa récente rupture avec George Sand. C’est à Franchomme encore que Chopin avait dédicacé son Grand Duo concertant sur des thèmes de Robert le Diable. Le compositeur avait en fait renié cette œuvre, dans laquelle on retrouve bien les thèmes de Meyerbeer.
Salués par une véritable ovation, les deux artistes proposent en fait une troisième partie de somptueux bis: un mouvement de la sonate de Rachmaninov, puis un mouvement de celle de Chostakovitch et enfin une pièce argentine pleine de charme.
Chamayou s’affirme comme une des étoiles confirmées du ciel pianistique et la jeune Sol prend le même chemin pour le violoncelle. Ses récents enregistrements attestent d’une excellente maîtrise de son instrument. À suivre…
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 05/03/2015 à 23:04, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.