Halle aux grains
> 17 octobre 2014
Nuits d’été en automne
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos Ealovega & Patrice Nin
Non seulement les Nuits d’Été d’Hector Berlioz requièrent une voix claire et puissante mais, également, une diction parfaite qui puisse rendre à chaque mot chanté sa substance poétique. Ce cycle de six mélodies sur des textes de Théophile Gautier sont, dans leur instrumentation pour orchestre, dont Berlioz était un maître, un modèle de limpidité, d’ironie tendre et de douce mélancolie. Anna Caterina Antonacci, rossinienne et verdienne de renom, mais également habituée à la mélodie française, possède certes un chant opératique, mais fait montre d’une diction trop imparfaite pour incarner rééllement ces beaux poèmes. Sa puissance et sa générosité sont impressionnantes mais ni le ton, ni l’art déclamatoire ne soutiennent vraiment chaque mélodie. D’une belle respiration quasi élégiaque, l’accompagnement idéalement boisé de Tugan Sokhiev ne rachète qu’avec peine cette lecture trop extérieure.
Concentré comme peut-être nulle part ailleurs, l’art crépusculaire de Benjamin Britten éclate dans les «quatre interludes marins» de l’opéra Peter Grimes. Tugan Sokhiev illumine ces peintures marines d’une lumineuse palette de couleurs dont son orchestre a maintenant le secret.
Tour à tour martiale et exaltée, tourmentée et affirmée, mais toujours noble, la première symphonie d’Edward Elgar semble souvent prendre la forme d’un long fleuve tumultueux. Ici aussi, Tugan Sokhiev, en intrépide navigateur, se fait l’irrésolu explorateur de ses sombres méandres et le fidèle traducteur de ses confessions intimes.
Jean-Félix Marquette
Concentré comme peut-être nulle part ailleurs, l’art crépusculaire de Benjamin Britten éclate dans les «quatre interludes marins» de l’opéra Peter Grimes. Tugan Sokhiev illumine ces peintures marines d’une lumineuse palette de couleurs dont son orchestre a maintenant le secret.
Tour à tour martiale et exaltée, tourmentée et affirmée, mais toujours noble, la première symphonie d’Edward Elgar semble souvent prendre la forme d’un long fleuve tumultueux. Ici aussi, Tugan Sokhiev, en intrépide navigateur, se fait l’irrésolu explorateur de ses sombres méandres et le fidèle traducteur de ses confessions intimes.
Jean-Félix Marquette
Publié le 23/10/2014 à 18:55, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.