Halle aux grains
> 7 mai
Jonas Kaufmann et le Kammerorchester Wien-Berlin
Photo 1 par Mathias Bothor / Decca, photo 2 par Philipp Horak
Dans une Halle aux Grains pleine à craquer, les musiciens de l’orchestre de chambre Vienne-Berlin entament avec la 10e symphonie pour cordes de Mendelssohn, avant d’accompagner Jonas Kaufmann dans l’extraordinaire cycle de Mahler, «Les Chants d’un compagnon errant», dans la version pour ensemble de chambre d’Arnold Schoenberg. Alors que tout le monde le connaît dans ses interprétations d’opéra, Werther, Parsifal ou Don Carlo, Jonas Kaufmann aime le concert et le récital. Il a donné une démonstration éblouissante de son talent et chante avec délicatesse, subtilité et sensibilité. En parfaite harmonie avec les instrumentistes, dans une complicité souriante, il fait passer l’émotion des poèmes qui ont inspiré Mahler qui est toujours très présent dans ses oeuvres. Les mots deviennent musique, images. Le temps s’arrête. Le ténor est ovationné et offre trois bis de la même veine à un public qui lui fait un véritable triomphe. Cette qualité d’interprétation s’est préparée sur un temps relativement long, puisque le ténor a confié avoir découvert et aimé ces «Lieder» alors qu’il en écoutait enfant l’interprétation de Christa Ludwig.
La seconde partie du concert est consacrée au Sextuor extrait de «Capriccio» de Richard Strauss, joué par l’ensemble des musiciens, et à la sublime «Nuit transfigurée » de Schoenberg. Cette dernière œuvre laissée aux seules cordes est littéralement bouleversante. Pour une fois, c’est ce qui devrait tourner à la tragédie qui se transforme en beauté et il y a par la grâce d’une musique très sensible une sorte d’émotion fusionnelle. Le public attend d’ailleurs une ou deux secondes avant de réserver un accueil triomphal à l’orchestre et à son chef-premier violon, Rainer Honeck, dont le jeu subtil est un véritable enchantement. Il faut souligner la performance de cet orchestre occasionnel composé de musiciens des deux Philharmoniques, celui de Vienne et celui de Berlin, qui donnent l’impression d’être des inséparables, tant ils font un!
Une soirée merveilleuse qui fait oublier l’annulation du concert précédent sous la pression des intermittents du spectacle, décevant le public et vidant les caisses des Grands interprètes!
Danielle Anex-Cabanis
La seconde partie du concert est consacrée au Sextuor extrait de «Capriccio» de Richard Strauss, joué par l’ensemble des musiciens, et à la sublime «Nuit transfigurée » de Schoenberg. Cette dernière œuvre laissée aux seules cordes est littéralement bouleversante. Pour une fois, c’est ce qui devrait tourner à la tragédie qui se transforme en beauté et il y a par la grâce d’une musique très sensible une sorte d’émotion fusionnelle. Le public attend d’ailleurs une ou deux secondes avant de réserver un accueil triomphal à l’orchestre et à son chef-premier violon, Rainer Honeck, dont le jeu subtil est un véritable enchantement. Il faut souligner la performance de cet orchestre occasionnel composé de musiciens des deux Philharmoniques, celui de Vienne et celui de Berlin, qui donnent l’impression d’être des inséparables, tant ils font un!
Une soirée merveilleuse qui fait oublier l’annulation du concert précédent sous la pression des intermittents du spectacle, décevant le public et vidant les caisses des Grands interprètes!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 12/05/2014 à 17:48, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.