Halle aux grains
> 21 avril
La Messe en Si de Jean-Sébastien Bach
Retravaillée pendant plus de 20 ans par Bach, la messe en si mineur est sans nul doute la quintessence de son œuvre. Le compositeur protestant a composé sur le schéma de la messe catholique une œuvre universelle, transcendant les clivages confessionnels, qui tire l’auditeur plus haut, sans rattachement nécessaire. La version qu’a choisi de donner Marc Minkovski à la tête des Musiciens du Louvre-Grenoble est tout à fait remarquable et le public leur a fait une ovation méritée. Le choix fait est celui des petits effectifs, donc chaque artiste devient un soliste: c’est vrai de l’orchestre, comme toujours extraordinaire de finesse et de sensibilité, et des chanteurs qui ne sont que dix, mais quelle dizaine, en soulignant la performance des deux contre-ténors Yann Rolland qui chante la deuxième partie d’alto en remplacement de Terry Wey, qui lui même prend la place de Nathalie Stutzmann, souffrante.
Aucun effet, sinon la recherche de la perfection du son: les voix sont des instruments tout comme ceux-ci deviennent des voix. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec quelques-unes des très belles pages du roman de Richard Powers, Du temps où nous chantions, qui développe cette quête de l’absolu sonore par le dépouillement. Les duos de Blandine Staskiewicz et du violon Thibault Noally dans le Laudamus te tout comme Yann Rolland et le hautbois de Yann Miriel dans le Qui sedes ad dextram patris ou encore Luca Tittolo et le cor de Johannes Hinterholzer. L’agnus Dei de Terry Wei est bouleversant de retenue et d’émotion.
Interprétée sans entracte, cette Messe dont l’ensemble a produit un CD remarquable a été un moment d’exception dans un printemps qui comble les Toulousains amoureux de baroque en passant par la belle Passion selon Saint Matthieu et les fort riches rencontres de Musique ancienne d’Odyssud.
Danielle Anex-Cabanis
Aucun effet, sinon la recherche de la perfection du son: les voix sont des instruments tout comme ceux-ci deviennent des voix. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec quelques-unes des très belles pages du roman de Richard Powers, Du temps où nous chantions, qui développe cette quête de l’absolu sonore par le dépouillement. Les duos de Blandine Staskiewicz et du violon Thibault Noally dans le Laudamus te tout comme Yann Rolland et le hautbois de Yann Miriel dans le Qui sedes ad dextram patris ou encore Luca Tittolo et le cor de Johannes Hinterholzer. L’agnus Dei de Terry Wei est bouleversant de retenue et d’émotion.
Interprétée sans entracte, cette Messe dont l’ensemble a produit un CD remarquable a été un moment d’exception dans un printemps qui comble les Toulousains amoureux de baroque en passant par la belle Passion selon Saint Matthieu et les fort riches rencontres de Musique ancienne d’Odyssud.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 28/04/2011 à 08:54, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.