Halle aux grains
> 27 mars
Passions passionnément !
La Passion selon Saint Matthieu
Photos J.-J. Ader
Réunis sous la baguette experte de Jean-Marc Andrieu à la tête de son orchestre, Les Passions, les ensembles vocaux A contretemps, Archipels et Arpège, la Maîtrise d’enfants du Conservatoire de Toulouse ainsi que des centaines de choristes amateurs de la région, ont offert un moment d’émotion et de beauté sublime avec la Passion selon Saint Matthieu qu’ils interprétaient à la Halle aux Grains.
Si les choristes confirmés, avec les solistes et l’orchestre, tenaient l’œuvre de bout en bout, les autres chanteurs assuraient un renforcement essentiel pour tous les chorals, rapprochant d’ailleurs la prestation de ce qu’elle était à l’origine et est encore parfois dans les pays germaniques où il n’est pas rare, lorsque les Passions de Bach sont données en concert que les spectateurs chantent au moins le dernier choral dans une émotion partagée, pas nécessairement religieuse, mais sûrement spirituelle.
C’est dans la même logique aussi que les voix des solistes ne dominent jamais l’orchestre, elles sont des instruments comme les autres, à côté d’eux.
On doit à Jean-Marc Andrieu d’avoir su trouver un équilibre remarquable entre les composantes qu’il dirige, en même temps qu’il créait une atmosphère exceptionnelle culminant dans la deuxième partie de l’œuvre, alors même que la Halle aux Grains, si elle a une bonne acoustique n’est pas nécessairement le lieu de concentration spirituelle naturellement le plus adéquat.
Parmi les très beaux moments, je retiendrai particulièrement le Blute nur, du liebes Herz! qu’Isabelle Poulenard chante accompagnée des flûtes avec une douceur sublime, tout comme le Er hat uns allen wohlgetan, ainsi que les morceaux alternés de l’Evangéliste, Vincent Lièvre-Picart, et Jésus, Arnaud Richard, qui restituent avec talent et sensibilité la foi, l’angoisse et l’acceptation. Quant à Guillemette Laurens, elle donne un «Ach nun ist mein Jesus hin» particulièrement émouvant, tout comme son très beau Ach Golgotha. Quant à Antonio Guirao valverde, il campe Judas avec talent.
L’utilisation maîtrisée des deux chœurs qui se répondent, s’enchevêtrent, gonflent avec leurs renforts, enveloppe les spectateurs qui, sans doute pour beaucoup, entrent littéralement dans la Passion avec le récitatif, Nun ist der Herr zu Ruh gebracht des 4 solistes principaux, puis le final douloureux et plein d’espérance à la fois, Wir setzen uns mit Tränen nieder.
Merci à tous!
Danielle Anex-Cabanis
Si les choristes confirmés, avec les solistes et l’orchestre, tenaient l’œuvre de bout en bout, les autres chanteurs assuraient un renforcement essentiel pour tous les chorals, rapprochant d’ailleurs la prestation de ce qu’elle était à l’origine et est encore parfois dans les pays germaniques où il n’est pas rare, lorsque les Passions de Bach sont données en concert que les spectateurs chantent au moins le dernier choral dans une émotion partagée, pas nécessairement religieuse, mais sûrement spirituelle.
C’est dans la même logique aussi que les voix des solistes ne dominent jamais l’orchestre, elles sont des instruments comme les autres, à côté d’eux.
On doit à Jean-Marc Andrieu d’avoir su trouver un équilibre remarquable entre les composantes qu’il dirige, en même temps qu’il créait une atmosphère exceptionnelle culminant dans la deuxième partie de l’œuvre, alors même que la Halle aux Grains, si elle a une bonne acoustique n’est pas nécessairement le lieu de concentration spirituelle naturellement le plus adéquat.
Parmi les très beaux moments, je retiendrai particulièrement le Blute nur, du liebes Herz! qu’Isabelle Poulenard chante accompagnée des flûtes avec une douceur sublime, tout comme le Er hat uns allen wohlgetan, ainsi que les morceaux alternés de l’Evangéliste, Vincent Lièvre-Picart, et Jésus, Arnaud Richard, qui restituent avec talent et sensibilité la foi, l’angoisse et l’acceptation. Quant à Guillemette Laurens, elle donne un «Ach nun ist mein Jesus hin» particulièrement émouvant, tout comme son très beau Ach Golgotha. Quant à Antonio Guirao valverde, il campe Judas avec talent.
L’utilisation maîtrisée des deux chœurs qui se répondent, s’enchevêtrent, gonflent avec leurs renforts, enveloppe les spectateurs qui, sans doute pour beaucoup, entrent littéralement dans la Passion avec le récitatif, Nun ist der Herr zu Ruh gebracht des 4 solistes principaux, puis le final douloureux et plein d’espérance à la fois, Wir setzen uns mit Tränen nieder.
Merci à tous!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 29/03/2011 à 09:06, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.