Théâtre du Capitole
> 19 mars
Un barbiere di qualita
La brochette de «jeunes talents» de la version bis offerte en alternance avec des voix confirmées a conquis le Capitole, mettant au service de cette œuvre si connue, donc périlleuse parce que les comparaisons sont aisées, de réelles qualités. Les deux versions dirigées par le même Gianluigi Gelmetti sont alertes à souhait. On est tout de suite transporté dans une Espagne aimable par l’ouverture interprétée à la mode des Bandas, avec une alacrité de bon aloi. Décors, costumes et mise en scène sont réussis, conçus pour mettre en valeur les chanteurs et non pour les entraver par des postures improbables. On reconnaît là l’ «italian touch».
Un coup de chapeau pour commencer à la délicieuse Ketevan Kemoklidze, piquante et vive à souhait, qui a une réelle présence scénique et qui après un démarrage un peu hésitant donne le plein de son talent pendant la majeure partie du spectacle. Ce sera un plaisir de la retrouver en Despina. Vittorio Prato, bon Fiorello la veille, est un Figaro plein de malice, qui éclate d’une joyeuse coquinerie, son goût pour l’argent n’étant certes pas très sympathique, mais sa robuste imagination mise au service des amoureux contre les barbons et enquiquineurs en tous genres est convaincante. Très bon acteur, Prato représente sûrement un espoir pour les prochaines années. Sergio Gallardo compose intégralement Bartolo compte tenu de son âge et il est finalement fort crédible, encore que gesticulant sans doute beaucoup. Précédé par une réputation flatteuse, Alek Shrader campe un bon Almaviva, pressé, inquiet, impatient, un peu ridicule comme il sied à un jeune amoureux. Sa voix chaude est agréable et sans grand risque de se tromper, on peut lui prédire un bel avenir lyrique. Berta/ Jeannette Fischer est tout à fait dans le ton, avec un jeu scénique très enlevé. Au pianoforte, il faut souligner l’excellent jeu de Robert Gonnella, qui révèle un talent d’acteur inattendu, avec quelques pitreries du meilleur effet. Ma seule réserve, c’est le Don Basilio de Nahuel di Pierro: il fait rire mais plus du fait d’un comique involontaire que par réelle drôlerie de jeu et sa voix manque d’ampleur.
A cette réserve près, une bonne soirée dans un esprit proche de Beaumarchais, lorsqu’il se moque des conventions sociales. Certes tout est bien qui finit bien , mais ce n’est pas l’exaltation du mariage, c’est celle de l’amour, car l’institution, après tout basta… on se moque de tout avec efficacité, mais sans cruauté.
Danielle Anex-Cabanis
Un coup de chapeau pour commencer à la délicieuse Ketevan Kemoklidze, piquante et vive à souhait, qui a une réelle présence scénique et qui après un démarrage un peu hésitant donne le plein de son talent pendant la majeure partie du spectacle. Ce sera un plaisir de la retrouver en Despina. Vittorio Prato, bon Fiorello la veille, est un Figaro plein de malice, qui éclate d’une joyeuse coquinerie, son goût pour l’argent n’étant certes pas très sympathique, mais sa robuste imagination mise au service des amoureux contre les barbons et enquiquineurs en tous genres est convaincante. Très bon acteur, Prato représente sûrement un espoir pour les prochaines années. Sergio Gallardo compose intégralement Bartolo compte tenu de son âge et il est finalement fort crédible, encore que gesticulant sans doute beaucoup. Précédé par une réputation flatteuse, Alek Shrader campe un bon Almaviva, pressé, inquiet, impatient, un peu ridicule comme il sied à un jeune amoureux. Sa voix chaude est agréable et sans grand risque de se tromper, on peut lui prédire un bel avenir lyrique. Berta/ Jeannette Fischer est tout à fait dans le ton, avec un jeu scénique très enlevé. Au pianoforte, il faut souligner l’excellent jeu de Robert Gonnella, qui révèle un talent d’acteur inattendu, avec quelques pitreries du meilleur effet. Ma seule réserve, c’est le Don Basilio de Nahuel di Pierro: il fait rire mais plus du fait d’un comique involontaire que par réelle drôlerie de jeu et sa voix manque d’ampleur.
A cette réserve près, une bonne soirée dans un esprit proche de Beaumarchais, lorsqu’il se moque des conventions sociales. Certes tout est bien qui finit bien , mais ce n’est pas l’exaltation du mariage, c’est celle de l’amour, car l’institution, après tout basta… on se moque de tout avec efficacité, mais sans cruauté.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 28/03/2011 à 18:06, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.