Blagnac- Odyssud
> 23 mars
La Reine Christine en son Empire
Christina Pluhar, L’Arpeggiata : Tarentella
La musique baroque, en cette étrange dénomination devenue un peu vaine, tient en Christina Pluhar une Reine qui marque une ère. Il y a un avant et un après Pluhar. Souvent copiée, parfois avec une référence avouée en forme d’hommage, parois plagiée, le concert de ce soir démontre que L’Arpegiatta reste unique et au sommet. Cette manière unique et gourmande de faire de la musique en mêlant traditions ancestrales, variations jazzy et instruments recherchant l’authenticité, est un régal des yeux et des oreilles. Cette danse qui donne son titre au programme, La Tarentella, qui nous vient du fond des âges dans le pourtour méditerranéen a des accents ibériques autant qu’italiens. Sensée guérir les personnes mordues par les araignées tarentelles, cet exorcisme musical et corporel fait penser à ces temps ténébreux où des femmes étaient brûlées comme sorcières. La danse sauvage et farouche, douloureusement perceptible avec un corps torturé qui exprime à tout prix son mal être, trouve en Anna Dego une actrice émouvante. Rien de joli ou d’aimable mais la souffrance ancestrale venue des temps archaïques sans filtres. Le seul instant onirique et paisible prend enfin tout son sens, c’est bien un rêve, les yeux bandés, qui aide à oublier un court instant la dure réalité.
Les textes dits admirablement par la grande Lucilla Galeazzi avec une diction superbe et un sens du texte qui ne réclame pas de traduction, sont un pur délice. Sa voix rauque et naturellement placée lui permet de déplier toute une palette d’émotions. Le public reste sous le charme de cette diseuse de grande tradition.
Quand à L’Arpeggiata en formation resserrée ce n’est que du bonheur de les observer dans leurs échanges complices et parfois goguenards et un tantinet ostentatoire pour le Cornet à Bouquin. Tout respire et chante, avec de beaux moments d’improvisations à la manière des chorus du Jazz. Une mention particulière pour un nouveau venu de grande classe le percussionniste: David Mayoral.
Un très beau concert à Blagnac comme en prélude aux Journées de Musique Ancienne d’Avril.
Hubert Stoecklin
Les textes dits admirablement par la grande Lucilla Galeazzi avec une diction superbe et un sens du texte qui ne réclame pas de traduction, sont un pur délice. Sa voix rauque et naturellement placée lui permet de déplier toute une palette d’émotions. Le public reste sous le charme de cette diseuse de grande tradition.
Quand à L’Arpeggiata en formation resserrée ce n’est que du bonheur de les observer dans leurs échanges complices et parfois goguenards et un tantinet ostentatoire pour le Cornet à Bouquin. Tout respire et chante, avec de beaux moments d’improvisations à la manière des chorus du Jazz. Une mention particulière pour un nouveau venu de grande classe le percussionniste: David Mayoral.
Un très beau concert à Blagnac comme en prélude aux Journées de Musique Ancienne d’Avril.
Hubert Stoecklin
Publié le 28/03/2011 à 18:02, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.