Opéra Bastille
> 13 avril
Akhmatova
Bruno Mantovani, livret de Christophe Ghristi
La création d’un opéra est une aventure assez rare pour qu’elle mérite en soi d’être soulignée. L’Akhmatova de Bruno Mantovani sur un livret de Christophe Ghristi s’inspire directement de la vie de la grande poétesse russe. Cette personnalité forte, impressionnante parfois à la limite du supportable dans les rapports humains notamment avec son fils, ce qui donnera à Christophe Ghristi l’occasion d’écrire l’une des meilleures scènes de l’opéra, nous fascine mais nous effraie aussi. Sur cette thématique, Bruno Mantovani, brillant à son habitude, compose une musique puissante, terrible, dure mais riche de couleurs, l’intermède du dernier acte après la terrible scène mère-fils est une absolue réussite. Il fallait une mise en scène digne du propos pour le moins universel, celle signée par Nicolas Joël, le maître des lieux, est d’une rare efficacité. Dans des couleurs de gris et de blanc iceberg, l’ensemble s’impose par son élégance. Dominée par l’omni présence du célèbre portrait de Modigliani, chaque scène se définit par des cloisons coulissantes délimitant des espaces: l’appartement communautaire, les ruines de Léningrad… Notons le superbe décor de la dernière scène avec ces bouleaux géants qui envahissent l’espace comme autant de barreaux de prison.
La distribution est dominée par l’impressionnante Akhmatova de Janina Baechle qui incarne cette figure tutélaire avec souveraineté. Atilla Kiss-B prête sa belle voix de ténor à Lev Goumilev, ce fils tant aimé et cependant abandonné. Notons aussi la belle performance de Christophe Dumaux en représentant de l’Union des Ecrivains.
Pascal Rophé conduit avec incandescence les troupes de l’Opéra de Paris, nous donnant une lecture magique d’une partition déjà majeure.
Marc Laborde
La distribution est dominée par l’impressionnante Akhmatova de Janina Baechle qui incarne cette figure tutélaire avec souveraineté. Atilla Kiss-B prête sa belle voix de ténor à Lev Goumilev, ce fils tant aimé et cependant abandonné. Notons aussi la belle performance de Christophe Dumaux en représentant de l’Union des Ecrivains.
Pascal Rophé conduit avec incandescence les troupes de l’Opéra de Paris, nous donnant une lecture magique d’une partition déjà majeure.
Marc Laborde
Publié le 26/04/2011 à 08:57, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.