ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE
Tugan Sokhiev, direction
Elisabeth Leonskaja, piano

Elisabeth Leonskaja, grande pianiste russe installée à Vienne, joue un Brahms rêveur et quasi champêtre. Sa lecture du second concerto ne manque certes pas de tonicité, mais, ruisselle d’une douce sentimentalité alliée à une éxécution au fini impeccable qui nimbent cette œuvre imposante d’une rayonnante lumière automnale. Tugan Sokhiev, trés concerné, maîtrise parfaitement, dans un souci constant d’équilibre, ce mélange d’affirmation dionysiaque et de pensée élevée qui caractérise le cadre orchestral où s’ébat en toute liberté cette fantastique musicienne.
La deuxième symphonie de ce maître allemand acquiert ici, également, un impact physique époustouflant. Fresque narrative au souffle épique mais au substrat spirituel, elle se déploie, sous cette baguette inspirée, comme une vision abrupte de la nature sublimée. On est là bien loin du pastoralisme romantique. La splendeur sonore et l’implication de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse contribuent grandement à cette célébration panthéiste. Le festival Piano aux Jacobins, célèbre internationalement, mérite un tel concert.

Jean-Félix Marquette