Halle aux grains
> 14 décembre
Budapest Festival Orchestra
Grands Interprètes
Photos Sonja Werner
Ivan Fischer, direction
Andrea Szanto, mezzo-soprano et Istvan Kovacs, basse
La relation fusionnelle du chef hongrois et de son orchestre fait merveille pendant la première partie du concert intégralement dédiée à la 8è symphonie de Dvorak. Chaque instrumentiste donne le meilleur de lui-même, avec une qualité exceptionnelle chez les instruments à vent, virtuoses, subtils et sensibles. La musique roule, déferle avec puissance et subtilité. Le compositeur n’est pas en rupture avec son temps, il en a intégré les évolutions, mais il est en même temps à la recherche de la musique authentique de sa chère Bohême. Il réussit finalement une sorte de synthèse très riche, que le chef et ses musiciens restituent avec sensibilité.
La seconde partie du concert est consacrée à l’opéra en un acte de Bela Bartok, Barbe bleue. Le vieux conte de Perrault est revisité et c’est au fond Judith, l’épouse du héros, qui mène un jeu de plus en plus oppressant qui la conduit à muer en une ombre aux côtés des épouses précédentes. La richesse de la musique est servie à merveille par un orchestre en grande formation, en parfaite symbiose avec son chef, tandis que les deux solistes offrent une prestation magnifique. La jeune mezzo est bouleversante dans cette marche autodestructrice pleinement acceptée, tandis que le personnage de Barbe-Bleue, bien loin du monstre sanguinaire du conte originel, illustre subtilement l’enchaînement à une fatalité qu’il ne peut ni ne veut rompre, dès lors qu’il ne parvient pas à retenir Judith dans sa recherche de la vérité. Les trois épouses devenues ombres entraînent Judith qui se transforme à son tour après un bref moment de refus, qu’elle dépasse en sublimant en quelque sorte ses sentiments.
Une très belle soirée.
Danielle Anex-Cabanis
Andrea Szanto, mezzo-soprano et Istvan Kovacs, basse
La relation fusionnelle du chef hongrois et de son orchestre fait merveille pendant la première partie du concert intégralement dédiée à la 8è symphonie de Dvorak. Chaque instrumentiste donne le meilleur de lui-même, avec une qualité exceptionnelle chez les instruments à vent, virtuoses, subtils et sensibles. La musique roule, déferle avec puissance et subtilité. Le compositeur n’est pas en rupture avec son temps, il en a intégré les évolutions, mais il est en même temps à la recherche de la musique authentique de sa chère Bohême. Il réussit finalement une sorte de synthèse très riche, que le chef et ses musiciens restituent avec sensibilité.
La seconde partie du concert est consacrée à l’opéra en un acte de Bela Bartok, Barbe bleue. Le vieux conte de Perrault est revisité et c’est au fond Judith, l’épouse du héros, qui mène un jeu de plus en plus oppressant qui la conduit à muer en une ombre aux côtés des épouses précédentes. La richesse de la musique est servie à merveille par un orchestre en grande formation, en parfaite symbiose avec son chef, tandis que les deux solistes offrent une prestation magnifique. La jeune mezzo est bouleversante dans cette marche autodestructrice pleinement acceptée, tandis que le personnage de Barbe-Bleue, bien loin du monstre sanguinaire du conte originel, illustre subtilement l’enchaînement à une fatalité qu’il ne peut ni ne veut rompre, dès lors qu’il ne parvient pas à retenir Judith dans sa recherche de la vérité. Les trois épouses devenues ombres entraînent Judith qui se transforme à son tour après un bref moment de refus, qu’elle dépasse en sublimant en quelque sorte ses sentiments.
Une très belle soirée.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 19/12/2012 à 08:34, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.