Halle aux grains
> 15 septembre
Rêve et cauchemar
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos Patrice Nin et David Jugniot
Tugan Sokhiev, direction
Menahem Pressler, piano
Dans le cadre du Festival Piano aux Jacobins, dont il était l’invité, le bientôt nonagénaire Menahem Pressler devait enchanter le public de la Halle-aux-Grains dans une interprétation rêvée du concerto pour piano en sol majeur KV. 453 de Wolfgang Amadeus Mozart. Faisant preuve d’un jeu perlé aux intonations multiples et aux couleurs chatoyantes, à la poésie quasi irréelle et au chant langoureux, il sublime la partie soliste de cette œuvre magnifique. Défenseur d’une jeunesse éternelle, il s’attache à souligner la fantaisie débridée de l’Allegro initial, le charmant mystère de l’Andante et la joie irrésistible de l’Allegretto e presto final. Très attentif et très impliqué, Tugan Sokhiev à la tête d’un Orchestre National du Capitole de Toulouse tout simplement irréprochable, entretient une conversation à bâtons rompus avec son prestigieux soliste avec lequel ils délivrent une lecture particulièrement idiomatique de ce dix-septième concerto.
Enchanté, le public le sera encore plus après deux pages de Frédéric Chopin données en bis et merveilleusement interprétées par ce pianiste rare: un Nocturne et une Mazurka.
La deuxième partie du concert nous écrase littéralement par un déferlement de violence: Tugan Sokhiev s’empare de la cinquième symphonie de Dimitri Chostakovitch avec une autorité et une maestria implaquables. Ironie amère, esprit de terreur, cruauté obsessionnelle règnent ici en maître et les rythmes syncopés orchestrent une Danse macabre à la pulsation fascinante. Tugan Sokhiev est ici dans son domaine et il obtient de son orchestre, presque aux limites de la rupture mais méritant toutes les louanges, la réalisation parfaite de sa vision fantastique.
Jean-Félix Marquette
Menahem Pressler, piano
Dans le cadre du Festival Piano aux Jacobins, dont il était l’invité, le bientôt nonagénaire Menahem Pressler devait enchanter le public de la Halle-aux-Grains dans une interprétation rêvée du concerto pour piano en sol majeur KV. 453 de Wolfgang Amadeus Mozart. Faisant preuve d’un jeu perlé aux intonations multiples et aux couleurs chatoyantes, à la poésie quasi irréelle et au chant langoureux, il sublime la partie soliste de cette œuvre magnifique. Défenseur d’une jeunesse éternelle, il s’attache à souligner la fantaisie débridée de l’Allegro initial, le charmant mystère de l’Andante et la joie irrésistible de l’Allegretto e presto final. Très attentif et très impliqué, Tugan Sokhiev à la tête d’un Orchestre National du Capitole de Toulouse tout simplement irréprochable, entretient une conversation à bâtons rompus avec son prestigieux soliste avec lequel ils délivrent une lecture particulièrement idiomatique de ce dix-septième concerto.
Enchanté, le public le sera encore plus après deux pages de Frédéric Chopin données en bis et merveilleusement interprétées par ce pianiste rare: un Nocturne et une Mazurka.
La deuxième partie du concert nous écrase littéralement par un déferlement de violence: Tugan Sokhiev s’empare de la cinquième symphonie de Dimitri Chostakovitch avec une autorité et une maestria implaquables. Ironie amère, esprit de terreur, cruauté obsessionnelle règnent ici en maître et les rythmes syncopés orchestrent une Danse macabre à la pulsation fascinante. Tugan Sokhiev est ici dans son domaine et il obtient de son orchestre, presque aux limites de la rupture mais méritant toutes les louanges, la réalisation parfaite de sa vision fantastique.
Jean-Félix Marquette
Publié le 19/09/2012 à 17:26, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.