Halle aux grains
> 2 avril
Femmes de légende
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Anaïs Constans, soprano
Aude Extremo, mezzo-soprano
François Rougier, ténor
Leo Hussain, direction
Quatre œuvres de quatre compositrices françaises nées au XIXe siècle illustraient ce concert inédit qu’animait avec enthousiasme et charisme le chef britannique Leo Hussain.
Andromèdele poème symphonique d’Augusta Holmès date de 1883, déchaîné mais mélodieux, il évoque avec fureur et passion le mythe grec bien connu. Ce soir donné sans sa partie vocale, il se présente grâce à la battue frénétique de Leo Hussain comme une épopée dramatique au climat wagnérien.
Le chant de douleur extrait d’Ossiane, ode-symphonie pour voix de soprano et orchestre de Marie Jaëll, date de 1879 et se présente comme un long poème déclamé à la densité revendiqué mais non exempt d’une certaine lourdeur. Anaïs Constans à la voix puissante mais à la diction incertaine essaye de se couler dans la lave orchestrale dont Leo Hussain s’attache à en atténuer le fort germanisme.
Beaucoup plus intéressant et attractif à mon sens, le triptyque symphoniqueFemmes de légendede Mel Bonis, respectivement titrésLe songe de Cléopâtre, OphélieetSalomé, est une orchestration de trois pièces pour piano datant de la première décennie du XXe siècle. D’un post-romantisme alangui mais déjà quasiment impressionniste, ce triptyque est ce soir particulièrement mis en valeur par la direction soignée de Leo Hussain et la virtuosité naturelle de son orchestre d’un soir.
En seconde partie la CantateLa Sirènede Nadia Boulanger qui lui fit remporter le second Prix de Rome en 1908 associe trois voix à un orchestre imposant. Cette œuvre protéiforme à l’académisme intransigeant et à l’orchestration souvent envahissante met souvent à mal les voix forcées d’Anaïs Constans et d’Aude Extremo et recouvre sans mal le délicat François Rougier.
Leo Hussain qui n’arrive pas à alléger le discours musical, s’attache néanmoins à mettre en relief les couleurs fortes de cette fresque impitoyable.
Ce concert qui a le mérite d’élargir le répertoire symphonique restera par sa pertinence à faire découvrir plusieurs aspects trop négligés de l’Ecole Française au tournant des XIXe et XXe siècles.
Jean-Félix Marquette
Aude Extremo, mezzo-soprano
François Rougier, ténor
Leo Hussain, direction
Quatre œuvres de quatre compositrices françaises nées au XIXe siècle illustraient ce concert inédit qu’animait avec enthousiasme et charisme le chef britannique Leo Hussain.
Andromèdele poème symphonique d’Augusta Holmès date de 1883, déchaîné mais mélodieux, il évoque avec fureur et passion le mythe grec bien connu. Ce soir donné sans sa partie vocale, il se présente grâce à la battue frénétique de Leo Hussain comme une épopée dramatique au climat wagnérien.
Le chant de douleur extrait d’Ossiane, ode-symphonie pour voix de soprano et orchestre de Marie Jaëll, date de 1879 et se présente comme un long poème déclamé à la densité revendiqué mais non exempt d’une certaine lourdeur. Anaïs Constans à la voix puissante mais à la diction incertaine essaye de se couler dans la lave orchestrale dont Leo Hussain s’attache à en atténuer le fort germanisme.
Beaucoup plus intéressant et attractif à mon sens, le triptyque symphoniqueFemmes de légendede Mel Bonis, respectivement titrésLe songe de Cléopâtre, OphélieetSalomé, est une orchestration de trois pièces pour piano datant de la première décennie du XXe siècle. D’un post-romantisme alangui mais déjà quasiment impressionniste, ce triptyque est ce soir particulièrement mis en valeur par la direction soignée de Leo Hussain et la virtuosité naturelle de son orchestre d’un soir.
En seconde partie la CantateLa Sirènede Nadia Boulanger qui lui fit remporter le second Prix de Rome en 1908 associe trois voix à un orchestre imposant. Cette œuvre protéiforme à l’académisme intransigeant et à l’orchestration souvent envahissante met souvent à mal les voix forcées d’Anaïs Constans et d’Aude Extremo et recouvre sans mal le délicat François Rougier.
Leo Hussain qui n’arrive pas à alléger le discours musical, s’attache néanmoins à mettre en relief les couleurs fortes de cette fresque impitoyable.
Ce concert qui a le mérite d’élargir le répertoire symphonique restera par sa pertinence à faire découvrir plusieurs aspects trop négligés de l’Ecole Française au tournant des XIXe et XXe siècles.
Jean-Félix Marquette
Publié le 14/04/2022 à 11:15, mis à jour le 14/04/2022 à 11:18.