Halle aux grains
> 3 juillet

Apprenti sorcier et maîtres magiciens

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Marco Borggreve
Bertrand Chamayou, piano
Elim Chan, direction


Bertrand Chamayou joue à domicile quand il vient à la Halle aux Grains. Très à l’aise dans le cinquième concerto de Camille Saint-Saëns, qu’il a d’ailleurs enregistré récemment avec l’Orchestre National de France et Emmanuel Krivine pour Erato, il y fait montre d’une invention et d’une liberté qui ne peut que nous régaler. Sens des couleurs, virtuosité débridée, rien ne manque à son interprétation, d’autant que l’accompagnement de la stupéfiante Elim Chan et de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse affiche un panache ensorceleur.
Cette cheffe à l’énergie débordante et à la précision impeccable, dansant sur son estrade tel un lutin malicieux, donne du scherzo symphonique L’Apprenti sorcier de Paul Dukas une version quasi cinématographique où chaque instrument de l’orchestre semble dessiner la trame inexorable de cette tragi-comédie imparable.
Dans le concerto pour orchestre de Béla Bartok, elle peint tout un monde nocturne, mystérieux et envoûtant, où au tranchant des cordes et aux timbales guerrières s’opposent des bois champêtres qui exaltent ce climat si particulier, crépusculaire mais gorgé de couleurs. Jamais loin du théâtre, c’est à un opéra de rythmes auquel nous assistons.

Jean-Félix Marquette
Publié le 13/07/2021 à 21:14, mis à jour le 13/07/2021 à 21:25.