Théâtre du Capitole
> 31 janvier et 19 février
Deux Victoires de la Musique au Capitole
Photographie par Julien Benhamou
Le directeur artistique du Théâtre Capitole a eu le nez creux en engageant Eléonore Pancrazi pour un rôle important dans Lucrezia, et qui a animé un midi du Capitole le 31 janvier et Stéphane Degout, pour un récital consacré à la mélodie française. Tous deux viennent d’être consacrés par deux Victoires de la Musique.
Accompagnée par Christophe Larrieu au piano, Eleonora Pancrazi a concocté un programme allant de l’Espagne du XVIe siècle jusqu’au début du XXème avec la romance de Luisa, Carceleras, tirée des Filles de Zébédée. Elle n’a pas hésité à choisir comme le dit elle-même des tubes, ainsi le Voi che sapete du Chérubin de Don Giovanni ou Una voce poco fa que chante la Rosine du Barbier.
Schubert est là avec sa Jeune fille et la mort, puis Hugo Wolf dans l’Enfant et la petite abeille, extrait des Lieder de Mörike. Purcell, Gabriel Fauré, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Frank Bridge et Benjamin Britten lui fournissent dans des registres différents des opportunités pour montrer la capacité qu’elle a d’être à l’aise dans des registres très différents. Elle a une fort jolie voix et une grande présence scénique. De charmants bis complètent le programme: l’histoire de Carmen revisitée sur des rythmes cubains issue d’une opérette de Louis Simon, que la jeune cantatrice prend un plaisir manifeste à chanter entraînant les auditeurs vers un ailleurs fascinant. Une magnifique découverte. Et ensuite Christophe Larrieu, qui avait interprété trois charmantes pièces de Frank Bridge, en interlude, a voulu rendre hommage à Michel Legrand disparu quelques jours auparavant et propose La valse des Lilas interprétée dans une atmosphère recueillie la salle plongée dans l’obscurité. On ne peut qu’espérer la réentendre à Toulouse.
Stéphane Degout est désormais un artiste consacré et ce récital, survenant cinq ans après une première prestation déjà remarquée en 2014, offre une soirée d’une qualité exceptionnelle. Il est accompagné au piano par Alain Planès. Ensemble, ils offrent un somptueux florilège de mélodies inspirées par les plus grands poètes, ainsi de Claude Debussy (1862-1918) Trois poèmes de Paul Verlaine (La Mer est plus belle; Le Son du cor; L’Échelonnement des haies. ), du mêmeVerlaine, les Fêtes Galantes II (Les Ingénus; Le Faune; Colloque sentimental), puistrois poèmesde Stéphane Mallarmé, (Soupir, Placet futile, Éventail). Suivent de Gabriel Fauré (1845-1924)Les Berceaux, Au Bord de l’eau, puis Clair de Lune et Mandoline, de Verlaine Danseuse de René de Brimont et Après un rêve de Romain Bussine. Claude Debussy, de nouveau avec des extraits de Chansons de France, (Le Temps a laissé son manteau; Pour ce que Plaisance est morte) ainsi que Le Promenoir des deux amants
(Auprès de cette grotte sombre; Crois mon conseil, chère Climène; Je tremble en voyant ton image). La fin du récital se partage entre Emmanuel Chabrier (1841-1894) avecL’Île heureuse et Chanson pour Jeanne et enfin d’Henri Duparc (1848-1933): La Vie antérieure, de Baudelaire, Sérénade, Chanson triste, Élégie, Lamento et Le Galop, tous deux de Théophile Gautier.
Le récital est un véritable enchantement, la complicité manifeste des deux artistes vaut des moments de pur bonheur. La diction de Christophe Degout est parfaite, nul besoin de suivre le texte déroulé sur l’écran. On l’entend bien dans les deux sens du terme, ce qui permet de profiter simultanément de la magie des mots – les textes sont pour l’essentiel de grande qualité – et de la musique.
Danielle Anex-Cabanis
Accompagnée par Christophe Larrieu au piano, Eleonora Pancrazi a concocté un programme allant de l’Espagne du XVIe siècle jusqu’au début du XXème avec la romance de Luisa, Carceleras, tirée des Filles de Zébédée. Elle n’a pas hésité à choisir comme le dit elle-même des tubes, ainsi le Voi che sapete du Chérubin de Don Giovanni ou Una voce poco fa que chante la Rosine du Barbier.
Schubert est là avec sa Jeune fille et la mort, puis Hugo Wolf dans l’Enfant et la petite abeille, extrait des Lieder de Mörike. Purcell, Gabriel Fauré, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Frank Bridge et Benjamin Britten lui fournissent dans des registres différents des opportunités pour montrer la capacité qu’elle a d’être à l’aise dans des registres très différents. Elle a une fort jolie voix et une grande présence scénique. De charmants bis complètent le programme: l’histoire de Carmen revisitée sur des rythmes cubains issue d’une opérette de Louis Simon, que la jeune cantatrice prend un plaisir manifeste à chanter entraînant les auditeurs vers un ailleurs fascinant. Une magnifique découverte. Et ensuite Christophe Larrieu, qui avait interprété trois charmantes pièces de Frank Bridge, en interlude, a voulu rendre hommage à Michel Legrand disparu quelques jours auparavant et propose La valse des Lilas interprétée dans une atmosphère recueillie la salle plongée dans l’obscurité. On ne peut qu’espérer la réentendre à Toulouse.
Stéphane Degout est désormais un artiste consacré et ce récital, survenant cinq ans après une première prestation déjà remarquée en 2014, offre une soirée d’une qualité exceptionnelle. Il est accompagné au piano par Alain Planès. Ensemble, ils offrent un somptueux florilège de mélodies inspirées par les plus grands poètes, ainsi de Claude Debussy (1862-1918) Trois poèmes de Paul Verlaine (La Mer est plus belle; Le Son du cor; L’Échelonnement des haies. ), du mêmeVerlaine, les Fêtes Galantes II (Les Ingénus; Le Faune; Colloque sentimental), puistrois poèmesde Stéphane Mallarmé, (Soupir, Placet futile, Éventail). Suivent de Gabriel Fauré (1845-1924)Les Berceaux, Au Bord de l’eau, puis Clair de Lune et Mandoline, de Verlaine Danseuse de René de Brimont et Après un rêve de Romain Bussine. Claude Debussy, de nouveau avec des extraits de Chansons de France, (Le Temps a laissé son manteau; Pour ce que Plaisance est morte) ainsi que Le Promenoir des deux amants
(Auprès de cette grotte sombre; Crois mon conseil, chère Climène; Je tremble en voyant ton image). La fin du récital se partage entre Emmanuel Chabrier (1841-1894) avecL’Île heureuse et Chanson pour Jeanne et enfin d’Henri Duparc (1848-1933): La Vie antérieure, de Baudelaire, Sérénade, Chanson triste, Élégie, Lamento et Le Galop, tous deux de Théophile Gautier.
Le récital est un véritable enchantement, la complicité manifeste des deux artistes vaut des moments de pur bonheur. La diction de Christophe Degout est parfaite, nul besoin de suivre le texte déroulé sur l’écran. On l’entend bien dans les deux sens du terme, ce qui permet de profiter simultanément de la magie des mots – les textes sont pour l’essentiel de grande qualité – et de la musique.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 03/03/2019 à 20:44, mis à jour le 06/02/2020 à 23:45.