Halle aux grains
> 3 novembre
Fureurs et illusions
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Julien Mignot
Edgar Moreau, violoncelle
Tugan Sokhiev, direction
Après la création française ici même en juin dernier de son concerto pour violon, nous retrouvons ce soir avec plaisir le compositeur franco-chinois Qigang Chen pour une nouvelle création française. Il s’agit d’une pièce pour orchestre baptisée Itinéraire d’une illusion, élégante élégie orchestrale aux tourments éruptifs et à l’émotion palpable, composée après une tragédie familiale: la mort accidentelle de son fils. Très impliqué, Tugan Sokhiev en dégage le profond lyrisme autant stoïque qu’effusif en mobilisant toutes les couleurs de son orchestre impressionnant d’efficacité.
Star du violoncelle en devenir, Edgar Moreau ne redoute pas l’ombre de Mstislav Rostropovitch, créateur du second concerto pour violoncelle de Dimitri Chostakovitch. Dans cette œuvre à l’introspection presque pesante, ce jeune soliste s’essaie à une quasi matérialisation de la musique, imposant à tout l’orchestre une intense vision stéréoscopique qui enflamme la sauvage tragédie qui se joue devant nous. Tugan Sokhiev laisse respirer son soliste et intériorise avec intelligence la violence intrinsèque de cette page abrasive.
Dans la cinquième symphonie du même auteur, il lève d’immenses vagues sonores qui se fracassent sur des rivages désolés. A la beauté quasi charnelle des bois de son orchestre, il oppose le mordant acéré des cordes et la colère tonitruante des cuivres et des percussions. Le premier violon âpre et incisif répond au xylophone rude et ironique. De tout l’orchestre naît des rythmes cruels et ricanants qui enveloppent d’une sourde angoisse le déferlement inexorable de cette lecture ô combien idiomatique qui ne peut que nous laisser pantelant.
Jean-Félix Marquette
Tugan Sokhiev, direction
Après la création française ici même en juin dernier de son concerto pour violon, nous retrouvons ce soir avec plaisir le compositeur franco-chinois Qigang Chen pour une nouvelle création française. Il s’agit d’une pièce pour orchestre baptisée Itinéraire d’une illusion, élégante élégie orchestrale aux tourments éruptifs et à l’émotion palpable, composée après une tragédie familiale: la mort accidentelle de son fils. Très impliqué, Tugan Sokhiev en dégage le profond lyrisme autant stoïque qu’effusif en mobilisant toutes les couleurs de son orchestre impressionnant d’efficacité.
Star du violoncelle en devenir, Edgar Moreau ne redoute pas l’ombre de Mstislav Rostropovitch, créateur du second concerto pour violoncelle de Dimitri Chostakovitch. Dans cette œuvre à l’introspection presque pesante, ce jeune soliste s’essaie à une quasi matérialisation de la musique, imposant à tout l’orchestre une intense vision stéréoscopique qui enflamme la sauvage tragédie qui se joue devant nous. Tugan Sokhiev laisse respirer son soliste et intériorise avec intelligence la violence intrinsèque de cette page abrasive.
Dans la cinquième symphonie du même auteur, il lève d’immenses vagues sonores qui se fracassent sur des rivages désolés. A la beauté quasi charnelle des bois de son orchestre, il oppose le mordant acéré des cordes et la colère tonitruante des cuivres et des percussions. Le premier violon âpre et incisif répond au xylophone rude et ironique. De tout l’orchestre naît des rythmes cruels et ricanants qui enveloppent d’une sourde angoisse le déferlement inexorable de cette lecture ô combien idiomatique qui ne peut que nous laisser pantelant.
Jean-Félix Marquette
Publié le 11/11/2018 à 17:03, mis à jour le 06/02/2020 à 23:45.