Salle Pleyel
> 4 décembre
Un rayon de soleil pour oublier la grisaille hivernale
Georg Friedrich Haendel, Sémélé
Photos Uli Weber
Cecilia Bartoli, Diego Fasoli, Orchestra La Scintilla an der Oper Zürich
Chaque venue à Paris de Cécilia Bartoli est un évènement. Sa générosité et son talent ont donc fait venir un public nombreux et conquis d’avance à la Salle Pleyel en ce dimanche gris et pluvieux de début décembre.
C’est avec Sémélé, quelle connaît par cœur et qu’elle avait enregistrée en DVD à la suite des représentations zurichoise de janvier 2007 en compagnie de William Christie, qu’elle nous est revenue. Dans ce rôle dévolu à des voix plus légères, elle a laissé sa marque.
Elle retrouve ici ce soir l’orchestre et deux des chanteurs qui l’avait accompagné à l’époque, Charles Workman, inoubliable Jupiter et Liliana Nikiteanu dans le rôle de la sœur de Sémélé, Ino.
Si tout semblait réuni pour nous offrir des instants inoubliables, à la fin du concert toutefois, un étrange sentiment ne nous permet pas de ressentir l’enthousiasme que nous espérions pouvoir exprimer.
Cecilia Bartoli a pourtant été un véritable rayon de soleil. Elle fait preuve d’une aisance déconcertante dans son rôle, jouant sur toutes les facettes de son personnage de coquette écervelée, à l’abattage brillantissime dans Myself I’ll adore, malgré quelques aigus un peu tirés, à cette jeune femme si bouleversante, au murmure douloureux, devant la mort, de Ah me! too late, I now repent.
Charles Workman est le Jupiter que nous espérions, séduisant et si humain, et Liliana Niketeanu est une Ino touchante. Hilary Summers est une Juno impressionnante scéniquement et vocalement, véritable mégère hilarante et perverse, et Jaël Azzereti une Iris piquante et charmante telle qu’on l’aime. Elles forment toutes deux un trio irrésistiblement désarmant. Brindley Sherratt quant à lui, nous paraît plus crédible en Cadmus qu’en Somnus. Dans le premier, il est fait preuve d’un hiératisme qui impressionne, tandis que dans le second il est du coup un brin trop rigide. Alors que tous connaissaient leur rôle par cœur, pouvant s’autoriser à interpréter scéniquement leur rôle dans cette version concert, Christophe Dumeaux dans le rôle d’Athamas est quant à lui resté prisonnier de sa partition. Ne projetant pas sa voix, son timbre pourtant agréable n’a guère su nous toucher.
Le Chœur brillantissime des English Voices a tenu son rôle avec ardeur et un grand sens dramatique.
Reste l’orchestre, qui pourtant a déjà tant de fois accompagné depuis 2007 la diva romaine, et qui ce soir nous a paru très en retrait, les hautbois et bassons ayant même manqué de justesse. Seul le théorbe apportant une véritable couleur faite de très subtiles touches d’émotions. On a connu un Diego Fasolis à la direction plus inspirée. Lui qui d’habitude fait pulser le cœur de l’orchestre, nous est apparu comme absent de ces pages du Caro Sassone qu’il sait pourtant défendre avec tant de fougue habituellement.
Si cette production en concert de Sémélé a parfois manqué un peu d’âme, il nous en restera, le plaisir d’avoir retrouvé Cécilia Bartoli, toujours aussi séduisante et chaleureuse et la musique sublime deHaendel.
Monique Parmentier
Chaque venue à Paris de Cécilia Bartoli est un évènement. Sa générosité et son talent ont donc fait venir un public nombreux et conquis d’avance à la Salle Pleyel en ce dimanche gris et pluvieux de début décembre.
C’est avec Sémélé, quelle connaît par cœur et qu’elle avait enregistrée en DVD à la suite des représentations zurichoise de janvier 2007 en compagnie de William Christie, qu’elle nous est revenue. Dans ce rôle dévolu à des voix plus légères, elle a laissé sa marque.
Elle retrouve ici ce soir l’orchestre et deux des chanteurs qui l’avait accompagné à l’époque, Charles Workman, inoubliable Jupiter et Liliana Nikiteanu dans le rôle de la sœur de Sémélé, Ino.
Si tout semblait réuni pour nous offrir des instants inoubliables, à la fin du concert toutefois, un étrange sentiment ne nous permet pas de ressentir l’enthousiasme que nous espérions pouvoir exprimer.
Cecilia Bartoli a pourtant été un véritable rayon de soleil. Elle fait preuve d’une aisance déconcertante dans son rôle, jouant sur toutes les facettes de son personnage de coquette écervelée, à l’abattage brillantissime dans Myself I’ll adore, malgré quelques aigus un peu tirés, à cette jeune femme si bouleversante, au murmure douloureux, devant la mort, de Ah me! too late, I now repent.
Charles Workman est le Jupiter que nous espérions, séduisant et si humain, et Liliana Niketeanu est une Ino touchante. Hilary Summers est une Juno impressionnante scéniquement et vocalement, véritable mégère hilarante et perverse, et Jaël Azzereti une Iris piquante et charmante telle qu’on l’aime. Elles forment toutes deux un trio irrésistiblement désarmant. Brindley Sherratt quant à lui, nous paraît plus crédible en Cadmus qu’en Somnus. Dans le premier, il est fait preuve d’un hiératisme qui impressionne, tandis que dans le second il est du coup un brin trop rigide. Alors que tous connaissaient leur rôle par cœur, pouvant s’autoriser à interpréter scéniquement leur rôle dans cette version concert, Christophe Dumeaux dans le rôle d’Athamas est quant à lui resté prisonnier de sa partition. Ne projetant pas sa voix, son timbre pourtant agréable n’a guère su nous toucher.
Le Chœur brillantissime des English Voices a tenu son rôle avec ardeur et un grand sens dramatique.
Reste l’orchestre, qui pourtant a déjà tant de fois accompagné depuis 2007 la diva romaine, et qui ce soir nous a paru très en retrait, les hautbois et bassons ayant même manqué de justesse. Seul le théorbe apportant une véritable couleur faite de très subtiles touches d’émotions. On a connu un Diego Fasolis à la direction plus inspirée. Lui qui d’habitude fait pulser le cœur de l’orchestre, nous est apparu comme absent de ces pages du Caro Sassone qu’il sait pourtant défendre avec tant de fougue habituellement.
Si cette production en concert de Sémélé a parfois manqué un peu d’âme, il nous en restera, le plaisir d’avoir retrouvé Cécilia Bartoli, toujours aussi séduisante et chaleureuse et la musique sublime deHaendel.
Monique Parmentier
Publié le 07/12/2011 à 08:42, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.