Le jeune Debussy
Matteo Fossi
Matteo Fossi, piano. Le jeune Debussy. CD Hortus 2017, 82’18’’.
Autour de trois cycles qui rythment le CD (Suite bergamasque, Pour le piano et Estampes), le pianiste a choisi d’interpréter des œuvres moins connues parce que rarement jouées et encore moins enregistrées et que la critique a peu considérées, c’est donc une occasion de retrouvailles et de découvertes pour les admirateurs de Debussy, qui ont l’occasion d’apprécier la fabuleuse richesse du compositeur et de découvrir à quel point il a construit ses grandes œuvres par étapes, imaginant souvent les thèmes au piano, avant de leur donner une dimension symphonique, ainsi D’un cahier d’esquisses préfigure La Mer.
La richesse des compositions de Debussy est immense: sa musique, dont il dit bien qu’elle n’est pas descriptive, n’en est pas moins évocatrice, mais de manière très ouverte. Il crée des atmosphères et on y voit ce qu’on veut parce que c’est un monde de rêve, ainsi les Estampes qui évoquent l’Andalousie grâce à un rythme de Habanera. Manuel de Falla avait d’ailleurs souligné très justement qu’ «il n’y a pas une mesure qui soit directement empruntée au folklore espagnol et que, nonobstant, tout le morceau dans ses moindres recoins fait sentir l’Espagne ». Il touche à toutes sortes de rythmes, passant d’une Ballade à une Valse romantique ou à une Mazurka, imaginant à chaque fois un monde nouveau dans lequel il nous invite à entrer librement.
Les Masques correspondent au début de sa liaison avec Emma Bardac, qui se conclut par un double divorce. On serait tenté de les associer à ces magnifiques fêtes que les Italiens savent si bien «fabriquer», pourtant Debussy, peut-être mû par quelque sombre pressentiment aurait dit: «Ce n’est pas la comédie italienne, mais l’expression tragique de l’existence». Parfois les masques pleurent…
L’interprétation de Matteo Massi atteste d’une compréhension très fine de cette diversité, de ces contradictions et propose un foisonnement sonore plein de richesses et d’une poésie subtile. Un beau CD, même si on est assez loin de visions classiques, ce qui peut déconcerter, mais pourquoi pas?
Danielle Anex-Cabanis
Autour de trois cycles qui rythment le CD (Suite bergamasque, Pour le piano et Estampes), le pianiste a choisi d’interpréter des œuvres moins connues parce que rarement jouées et encore moins enregistrées et que la critique a peu considérées, c’est donc une occasion de retrouvailles et de découvertes pour les admirateurs de Debussy, qui ont l’occasion d’apprécier la fabuleuse richesse du compositeur et de découvrir à quel point il a construit ses grandes œuvres par étapes, imaginant souvent les thèmes au piano, avant de leur donner une dimension symphonique, ainsi D’un cahier d’esquisses préfigure La Mer.
La richesse des compositions de Debussy est immense: sa musique, dont il dit bien qu’elle n’est pas descriptive, n’en est pas moins évocatrice, mais de manière très ouverte. Il crée des atmosphères et on y voit ce qu’on veut parce que c’est un monde de rêve, ainsi les Estampes qui évoquent l’Andalousie grâce à un rythme de Habanera. Manuel de Falla avait d’ailleurs souligné très justement qu’ «il n’y a pas une mesure qui soit directement empruntée au folklore espagnol et que, nonobstant, tout le morceau dans ses moindres recoins fait sentir l’Espagne ». Il touche à toutes sortes de rythmes, passant d’une Ballade à une Valse romantique ou à une Mazurka, imaginant à chaque fois un monde nouveau dans lequel il nous invite à entrer librement.
Les Masques correspondent au début de sa liaison avec Emma Bardac, qui se conclut par un double divorce. On serait tenté de les associer à ces magnifiques fêtes que les Italiens savent si bien «fabriquer», pourtant Debussy, peut-être mû par quelque sombre pressentiment aurait dit: «Ce n’est pas la comédie italienne, mais l’expression tragique de l’existence». Parfois les masques pleurent…
L’interprétation de Matteo Massi atteste d’une compréhension très fine de cette diversité, de ces contradictions et propose un foisonnement sonore plein de richesses et d’une poésie subtile. Un beau CD, même si on est assez loin de visions classiques, ce qui peut déconcerter, mais pourquoi pas?
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 24/01/2018 à 19:18, mis à jour le 12/05/2019 à 21:33.