Halle aux grains
> 24 avril
Martha Argerich et Stephen Kovacevich
GRANDS INTERPRÈTES
Photographies par Guido Adler et David Thompson
Prélude à l’après-midi d’un faune, Lindaraja et En blanc et noir de Claude Debussy (arrangements pour deux pianos par lui-même). Danses symphoniques, opus 45 par Serge Rachmaninov (arrangement pour 2 pianos par lui-même).
Avec un programme idéal dans lequel les deux pianistes combinent leur talent, ils ont offert au public toulousain une soirée de rêve. Deux œuvres composées pour orchestre, mais arrangées pour deux pianos par les compositeurs eux-mêmes, sont l’occasion de donner une démonstration éblouissante à la fois d’une technique parfaitement maîtrisée et d’une sensibilité exceptionnelle qu’ils partagent pour offrir au public une interprétation subtile et nuancée.
Commencer par l’Après-midi d’un Faune, c’est entrer dans un univers onirique parfait. Debussy a réussi là un chef d’œuvre absolu que les deux pianistes servent avec une délicatesse extrême. Des paysages, des bruits d’eau, des manœuvres de séduction naissent sous leurs doigts, ils échangent des coups d’œil complices et réussissent la prouesse d’incarner un orchestre à eux deux qui ne font plus qu’un. Ce sont là de bizarres mathématiques, mais quelle importance dans le monde féérique des faunes…
Moins connues, les deux autres pièces de Debussy proposées sont exécutées avec le même talent, la même subtilité. Après l’entracte, on passe aux Poèmes symphoniques de Rachmaninov. C’est plus massif, avec des effets rythmiques plus forts, mais là encore, comme des magiciens, les deux pianistes en proposent une version qui fait bien ressortir les contradictions personnelles du compositeur, tiraillé entre son appartenance au monde russe et son goût pour la liberté. Les poèmes sont finalement comme une succession d’orages, qui alternent avec des éclaircies, des arcs-en-ciel, voire le beau temps, encore qu’il soit plutôt fugitif. C’est cette richesse, cette diversité que les deux pianistes expriment avec un grand talent.
Le public est totalement subjugué, applaudit à tout rompre et les deux artistes offrent trois bis: de Tchaïkovski d’abord, un extrait de Casse Noisette, la Danse de la Fée Dragée, puis de Debussy: Lindaraja encore une fois et enfin de Brahms: Valse à 4 mains n°6 – Grazioso. D’inspirations très différentes, ces trois œuvres sont une occasion de plus d’apprécier la grande maîtrise des artistes qui donnent à chaque fois une lecture très personnelle des compositions choisies, offrant à l’auditeur une sorte de voyage initiatique dans des univers très différents.
Bref une soirée magnifique, qui mérite qu’on dise «j’y étais!»
Danielle Anex-Cabanis
Bis:
Tchaïkovski: Casse Noisette, Danse de la Fée Dragée
Debussy: Lindaraja
Brahms: Valse à 4 mains n°6 - Grazioso
Avec un programme idéal dans lequel les deux pianistes combinent leur talent, ils ont offert au public toulousain une soirée de rêve. Deux œuvres composées pour orchestre, mais arrangées pour deux pianos par les compositeurs eux-mêmes, sont l’occasion de donner une démonstration éblouissante à la fois d’une technique parfaitement maîtrisée et d’une sensibilité exceptionnelle qu’ils partagent pour offrir au public une interprétation subtile et nuancée.
Commencer par l’Après-midi d’un Faune, c’est entrer dans un univers onirique parfait. Debussy a réussi là un chef d’œuvre absolu que les deux pianistes servent avec une délicatesse extrême. Des paysages, des bruits d’eau, des manœuvres de séduction naissent sous leurs doigts, ils échangent des coups d’œil complices et réussissent la prouesse d’incarner un orchestre à eux deux qui ne font plus qu’un. Ce sont là de bizarres mathématiques, mais quelle importance dans le monde féérique des faunes…
Moins connues, les deux autres pièces de Debussy proposées sont exécutées avec le même talent, la même subtilité. Après l’entracte, on passe aux Poèmes symphoniques de Rachmaninov. C’est plus massif, avec des effets rythmiques plus forts, mais là encore, comme des magiciens, les deux pianistes en proposent une version qui fait bien ressortir les contradictions personnelles du compositeur, tiraillé entre son appartenance au monde russe et son goût pour la liberté. Les poèmes sont finalement comme une succession d’orages, qui alternent avec des éclaircies, des arcs-en-ciel, voire le beau temps, encore qu’il soit plutôt fugitif. C’est cette richesse, cette diversité que les deux pianistes expriment avec un grand talent.
Le public est totalement subjugué, applaudit à tout rompre et les deux artistes offrent trois bis: de Tchaïkovski d’abord, un extrait de Casse Noisette, la Danse de la Fée Dragée, puis de Debussy: Lindaraja encore une fois et enfin de Brahms: Valse à 4 mains n°6 – Grazioso. D’inspirations très différentes, ces trois œuvres sont une occasion de plus d’apprécier la grande maîtrise des artistes qui donnent à chaque fois une lecture très personnelle des compositions choisies, offrant à l’auditeur une sorte de voyage initiatique dans des univers très différents.
Bref une soirée magnifique, qui mérite qu’on dise «j’y étais!»
Danielle Anex-Cabanis
Bis:
Tchaïkovski: Casse Noisette, Danse de la Fée Dragée
Debussy: Lindaraja
Brahms: Valse à 4 mains n°6 - Grazioso
Publié le 03/05/2017 à 22:45, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.