Halle aux grains
> 15 mars
Jeanne d’Arc
GRANDS INTERPRÈTES
Photographies par le Bolshoi et Marco Borggreve
Orchestre et Chœur du Théâtre Bolchoï de Russie, Tugan Sokhiev, direction, Anna Smirnova, Jeanne d’Arc, Oleg Dolgov, Roi Charles VII, Bogdan Volkov, Raymond, Anna Nechaeva, Agnès Sorel, Andrii Goniukov, Dunois, Stanislav Trofimov, L’Archevêque, Petr Migunov, Thibaut d’Arc, Igor Golovatenko, Lionel, Nikolay Kazanskiy, Bertrand, Andrii Kymach, Le Soldat, Marta Danusevich, L’Ange.
Dirigés par Tugan Sokhiev, l’Orchestre et le chœur du Bolchoï, ainsi que les excellents solistes choisis par le chef font vibrer la Halle aux Grains, le public est saisi d’une émotion palpable. Pourtant l’accès n’est pas absolument facile: pas de prompteur pour suivre le canevas compliqué imaginé par Schiller, très loin de la réalité historique, que le résumé du programme ne restitue qu’imparfaitement.
Mais c’est là péché véniel, tant est remarquable la prestation musicale. Le chef est en parfaite symbiose avec ses musiciens, présents en grande formation, ce qui est rarissime à Toulouse. Cette représentation tout à fait exceptionnelle permet d’admirer la fabuleuse inventivité du compositeur qui joue avec les effets d’ensemble puissants et riches d’une créativité sans limite et des moments privilégiés de certains instruments, notamment les flûtes et les autres instruments à vent qui gazouillent ou pleurent divinement, sans parler des cordes, sublimes dans une palettes de sons qui combinent les deux facettes du compositeur, à la fois très conservateur, voir convenu, et en même temps ne craignant pas d’associer des tons inattendus.
Les solistes ont une qualité vocale, une articulation parfaite, à la différence de ceux de Don Quichotte, il y a peu. Une mention particulière pour Igor Golovatenko, un Lionel très touchant, sans mièvrerie, ainsi que pour le tandem Oleg Dolgov, Charles VII, et Anna Nechaeva, Agnès Sorel. La Jeanne d’Arc d’Anna Smirnova est un peu lourde, monobloc dans les deux premiers actes, pour atteindre le sublime dans la seconde partie. Elle est bouleversante disant son amour à Lionel comme dans ses derniers moments, lorsque le bûcher va l’engloutir dans ses flammes.
Les effectifs proposés par Tugan Sokhiev sont sans doute mieux adaptés aux dimensions imposantes du Bolchoï, mais à ce détail près, quelle maîtrise au service d’une œuvre exceptionnelle, qu’il est sans doute préférable d’entendre en version de concert, car la trame est si tortueuse qu’une mise en scène doit difficilement échapper au ridicule.
Une soirée exceptionnelle provoquant un bonheur intense aux auditeurs un peu sonnés par tant de beauté avant d’applaudir avec force. Merci, Chef, de nous avoir amenés votre autre maison!
Danielle Anex-Cabanis
Dirigés par Tugan Sokhiev, l’Orchestre et le chœur du Bolchoï, ainsi que les excellents solistes choisis par le chef font vibrer la Halle aux Grains, le public est saisi d’une émotion palpable. Pourtant l’accès n’est pas absolument facile: pas de prompteur pour suivre le canevas compliqué imaginé par Schiller, très loin de la réalité historique, que le résumé du programme ne restitue qu’imparfaitement.
Mais c’est là péché véniel, tant est remarquable la prestation musicale. Le chef est en parfaite symbiose avec ses musiciens, présents en grande formation, ce qui est rarissime à Toulouse. Cette représentation tout à fait exceptionnelle permet d’admirer la fabuleuse inventivité du compositeur qui joue avec les effets d’ensemble puissants et riches d’une créativité sans limite et des moments privilégiés de certains instruments, notamment les flûtes et les autres instruments à vent qui gazouillent ou pleurent divinement, sans parler des cordes, sublimes dans une palettes de sons qui combinent les deux facettes du compositeur, à la fois très conservateur, voir convenu, et en même temps ne craignant pas d’associer des tons inattendus.
Les solistes ont une qualité vocale, une articulation parfaite, à la différence de ceux de Don Quichotte, il y a peu. Une mention particulière pour Igor Golovatenko, un Lionel très touchant, sans mièvrerie, ainsi que pour le tandem Oleg Dolgov, Charles VII, et Anna Nechaeva, Agnès Sorel. La Jeanne d’Arc d’Anna Smirnova est un peu lourde, monobloc dans les deux premiers actes, pour atteindre le sublime dans la seconde partie. Elle est bouleversante disant son amour à Lionel comme dans ses derniers moments, lorsque le bûcher va l’engloutir dans ses flammes.
Les effectifs proposés par Tugan Sokhiev sont sans doute mieux adaptés aux dimensions imposantes du Bolchoï, mais à ce détail près, quelle maîtrise au service d’une œuvre exceptionnelle, qu’il est sans doute préférable d’entendre en version de concert, car la trame est si tortueuse qu’une mise en scène doit difficilement échapper au ridicule.
Une soirée exceptionnelle provoquant un bonheur intense aux auditeurs un peu sonnés par tant de beauté avant d’applaudir avec force. Merci, Chef, de nous avoir amenés votre autre maison!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 20/03/2017 à 23:48, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.