Préfecture de Toulouse
> 9 et 13 mars
Musique à la Préfecture
À deux reprises, le Préfet et Madame Mailhos ont ouvert les salons de la Préfecture à la musique. Tout d’abord, le 9 mars, lors de la remise des prix de l’Académie du Languedoc à différents artistes, parmi lesquels les lauréats musicaux ont offert un petit récital. Audrey Marchal, soprano colorature, destinataire du prix de chant lyrique, a chanté a capella une mélodie russe contemporaine d’une extraordinaire densité, plus révélatrice sans doute d’une exceptionnelle qualité vocale que vraiment séductrice, puis un air d’Alcina de Haendel, le célébrissime air d’Almirena, «Lascia ch’io pianga» ’, qui correspond parfaitement à sa tessiture. Elle y donne la pleine mesure de son talent et le public ne boude pas ses applaudissements qu’elle partage avec grâce avec ses trois accompagnatrices, membres de l’orchestre Mozart, et son chef lui aussi primé. Les membres d’UtMiSol et leurs amis auront l’occasion de la retrouver le 24 juin à Nollet. C’est le chef de l’orchestre Mozart, Alain Roubichou, qui, avec les mêmes, poursuit par un mouvement du seul quatuor pour flûte de Mozart. Il s’y révèle excellent en même temps qu’il sait mettre en valeur ses jeunes partenaires.
Le 13 mars, c’était le tour des étudiants de l’Institut supérieur des arts de Toulouse, Les talents de demain, de proposer un concert fort éclectique d’une très bonne facture. Créé en 2011, l’isdaT était suivi avec beaucoup d’intérêt par le regretté Georges Mailhos, qui s’était toujours passionné par les innovations pédagogiques les plus originales pour lesquelles, si besoin en était, il ne ménageait pas sa peine.
Le flûtiste argentin Fernando Uehara propose une partie de la Partita en la mineur BWV 1013 (Allemande, Courante, Sarabande et Bourrée) qu’il interprète avec beaucoup de sensibilité. Florence Clotis et Marie Conan, harpistes, proposent le Prélude, fugue et variations, dans une transcription pour 2 harpes, de César Franck. Leur jeu très harmonieux séduit le public: elles expriment avec grâce l’inventivité du compositeur qui avait d’ailleurs dédié cette belle composition à Saint-Saens. Suit la délicieuse Sonate pour flûte, alto et harpe de Claude Debussy, dont Rébecca Contreras à la flûte, Joyce Blanco à l’alto et Cyprien Thily à la harpe proposent une interprétation toute en douceur un peu nostalgique: un soir brumeux au bord d’un étang avec les derniers chants d’oiseaux avant la nuit. Léa Buret à la clarinette et Yui Chabot au piano interprètent successivement les 1e et 2e mouvements de Sonate opus 167 en mi bémol majeur, puis la 6e étude tango de Piazzola. Dans des registres très différents, elles font preuve d’une remarquable maîtrise de leur instrument respectif. En parfaite accompagnatrice, Yui met en valeur la clarinettiste qui lui rend la pareille en jouant mezzo voce pour laisser la ligne du piano s’épanouir, se dérouler avec subtilité. On a juste regretté de n’avoir que la moitié de la sonate de Saint-Saens!
Accompagnée par Anne Lise Pierre au piano, la chanteuse d’origine russe Karina Kazanova propose successivement Les célébrissimes chemins de l’amour de Poulenc, avant trois œuvres de Rachmaninov (Fontaine, op 26 n°11, Chanson géorgienne, op 4 n°4 et Les eaux printanières, op 14 n°11). Elle a une voix puissante, trop à mon goût au regard des textes délicats qui en deviennent bien dur. Elle est dans la ligne d’une certaine école russe de chant, pour qui la force et la puissance sont les qualités maîtresses des chanteurs, ce qui est souvent réducteur, surtout avec des mélodies délicates, inspirées par des textes tout en finesse.
Enfin, le concert se termine par le très réussi Madrigal Sonate pour flûte, violon et piano (Poco Allegro et Moderato allegro) de Martinu, une ravissante pastorale émaillée de chants d’oiseaux des plus harmonieux, qu’interprètent à merveille le flûtiste Fernando Uehara, avec Sophie Castaing au violon et Baptiste Avalon au piano. Une œuvre où se rencontrent subtilement le folklore tchèque et des mélodies d’inspiration française et américaine, ce qui donne des sonorités incontestablement modernes, chatoyantes à la musique.
Deux excellents moments qui se sont poursuivis par un moment convivial raffiné et sympathique
Danielle Anex-Cabanis
Le 13 mars, c’était le tour des étudiants de l’Institut supérieur des arts de Toulouse, Les talents de demain, de proposer un concert fort éclectique d’une très bonne facture. Créé en 2011, l’isdaT était suivi avec beaucoup d’intérêt par le regretté Georges Mailhos, qui s’était toujours passionné par les innovations pédagogiques les plus originales pour lesquelles, si besoin en était, il ne ménageait pas sa peine.
Le flûtiste argentin Fernando Uehara propose une partie de la Partita en la mineur BWV 1013 (Allemande, Courante, Sarabande et Bourrée) qu’il interprète avec beaucoup de sensibilité. Florence Clotis et Marie Conan, harpistes, proposent le Prélude, fugue et variations, dans une transcription pour 2 harpes, de César Franck. Leur jeu très harmonieux séduit le public: elles expriment avec grâce l’inventivité du compositeur qui avait d’ailleurs dédié cette belle composition à Saint-Saens. Suit la délicieuse Sonate pour flûte, alto et harpe de Claude Debussy, dont Rébecca Contreras à la flûte, Joyce Blanco à l’alto et Cyprien Thily à la harpe proposent une interprétation toute en douceur un peu nostalgique: un soir brumeux au bord d’un étang avec les derniers chants d’oiseaux avant la nuit. Léa Buret à la clarinette et Yui Chabot au piano interprètent successivement les 1e et 2e mouvements de Sonate opus 167 en mi bémol majeur, puis la 6e étude tango de Piazzola. Dans des registres très différents, elles font preuve d’une remarquable maîtrise de leur instrument respectif. En parfaite accompagnatrice, Yui met en valeur la clarinettiste qui lui rend la pareille en jouant mezzo voce pour laisser la ligne du piano s’épanouir, se dérouler avec subtilité. On a juste regretté de n’avoir que la moitié de la sonate de Saint-Saens!
Accompagnée par Anne Lise Pierre au piano, la chanteuse d’origine russe Karina Kazanova propose successivement Les célébrissimes chemins de l’amour de Poulenc, avant trois œuvres de Rachmaninov (Fontaine, op 26 n°11, Chanson géorgienne, op 4 n°4 et Les eaux printanières, op 14 n°11). Elle a une voix puissante, trop à mon goût au regard des textes délicats qui en deviennent bien dur. Elle est dans la ligne d’une certaine école russe de chant, pour qui la force et la puissance sont les qualités maîtresses des chanteurs, ce qui est souvent réducteur, surtout avec des mélodies délicates, inspirées par des textes tout en finesse.
Enfin, le concert se termine par le très réussi Madrigal Sonate pour flûte, violon et piano (Poco Allegro et Moderato allegro) de Martinu, une ravissante pastorale émaillée de chants d’oiseaux des plus harmonieux, qu’interprètent à merveille le flûtiste Fernando Uehara, avec Sophie Castaing au violon et Baptiste Avalon au piano. Une œuvre où se rencontrent subtilement le folklore tchèque et des mélodies d’inspiration française et américaine, ce qui donne des sonorités incontestablement modernes, chatoyantes à la musique.
Deux excellents moments qui se sont poursuivis par un moment convivial raffiné et sympathique
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 20/03/2017 à 23:15, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.