Halle aux grains
> 24 février
Don Quichotte
Ferruccio Furlanetto: Don Quichotte; Anna Kiknadze: Dulcinée; Andrii Goniukov: Sancho; Anastasia Barun: Pedro; Eugeniia Asanova: Garcias; Taras Prysiazhniuk: Rodriguez; Serguei Radchenko: Juan. Direction: Tugan Sokhiev; Orchestre et Chœur du Capitole.
Si le chœur et l’orchestre sont remarquables, conduits avec grand talent par leur chef, qui excelle à mettre en valeur chacun des instrumentistes, en particulier les vents subtils et nuancés, les solistes sont décevants. Si l’on se figure un Don Quichotte au bout du rouleau, alors Furlanetto est parfait… On l’a connu mieux inspiré, tandis que là il traîne un ennui dégoûté un peu exaspérant d’autant qu’en version de concert, il est statique et que le public n’y échappe pas. La performance vocale reste assez terne, surtout en comparaison du sublime José van Dam d’il y a 25 ans au Théâtre du Capitole, perpétué par un excellent enregistrement, qui reste inégalé. Dulcinée a plus de souffle, mais il n’est pas sûr qu’elle soit dans le bon registre, tant elle se «carménise» alors qu’elle est un personnage beaucoup moins subtil que l’héroïne de Bizet. Globalement, les voix des solistes sont convenables, mais en dehors de Furlanetto, aucun ne chante le français correctement; on ne comprend rien, alors que le propre de la langue française est de s’imposer dans un chant intelligible et articulé!
Dès lors que la prestation vocale accroche peu, sauf la seconde partie du dernier acte - quelque 15 minutes, on tend à chercher dans l’œuvre elle-même une raison supplémentaire de justifier une réelle insatisfaction et la clé est peut-être là. Le poème français inspiré de Cervantes à l’origine du livret est bien pâlot et procède comme beaucoup d’œuvres d’une hispanophilie nourrie de folklore et d’autant plus forte que l’Espagne n’a plus rien de la grandeur qui en faisait une rivale aux XVIe et XVIIe siècles, elle est un exotisme de proximité par rapport à celui des colonies, néanmoins efficace pour s’évader du quotidien. Massenet lui-même a été mieux inspiré, Don Quichotte n’est sûrement pas son meilleur opéra, n’en déplaise à certains analystes qui veulent y voir une œuvre majeure…
Danielle Anex-Cabanis
Si le chœur et l’orchestre sont remarquables, conduits avec grand talent par leur chef, qui excelle à mettre en valeur chacun des instrumentistes, en particulier les vents subtils et nuancés, les solistes sont décevants. Si l’on se figure un Don Quichotte au bout du rouleau, alors Furlanetto est parfait… On l’a connu mieux inspiré, tandis que là il traîne un ennui dégoûté un peu exaspérant d’autant qu’en version de concert, il est statique et que le public n’y échappe pas. La performance vocale reste assez terne, surtout en comparaison du sublime José van Dam d’il y a 25 ans au Théâtre du Capitole, perpétué par un excellent enregistrement, qui reste inégalé. Dulcinée a plus de souffle, mais il n’est pas sûr qu’elle soit dans le bon registre, tant elle se «carménise» alors qu’elle est un personnage beaucoup moins subtil que l’héroïne de Bizet. Globalement, les voix des solistes sont convenables, mais en dehors de Furlanetto, aucun ne chante le français correctement; on ne comprend rien, alors que le propre de la langue française est de s’imposer dans un chant intelligible et articulé!
Dès lors que la prestation vocale accroche peu, sauf la seconde partie du dernier acte - quelque 15 minutes, on tend à chercher dans l’œuvre elle-même une raison supplémentaire de justifier une réelle insatisfaction et la clé est peut-être là. Le poème français inspiré de Cervantes à l’origine du livret est bien pâlot et procède comme beaucoup d’œuvres d’une hispanophilie nourrie de folklore et d’autant plus forte que l’Espagne n’a plus rien de la grandeur qui en faisait une rivale aux XVIe et XVIIe siècles, elle est un exotisme de proximité par rapport à celui des colonies, néanmoins efficace pour s’évader du quotidien. Massenet lui-même a été mieux inspiré, Don Quichotte n’est sûrement pas son meilleur opéra, n’en déplaise à certains analystes qui veulent y voir une œuvre majeure…
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 05/03/2017 à 19:01, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.