Igor Stravinsky
Liana Gourdjia
Liana Gourdjia, violoniste. Stravinsky, Chanson russe, Danse russe, Divertimento, Suite italienne, Berceuse, Tango, Concerto pour violon. CD Audite, 77’24’’.
Ce disque entièrement consacré au génial compositeur du Sacre du Printemps se présente d’emblée (voir la pochette!) comme celui de la violoniste Liana Gourdjia qui seule, ou accompagnée d’abord au piano de Katia Skanavi puis par la Deutsche Radio Philarmonie, joue sept des œuvres et autres transcriptions de son compatriote. Le programme où domine donc le violon frappe par sa cohérence. Toutes les pages datent de la période dite «néoclassique» de Stravinsky. Toutes exigent des interprètes de remarquables qualités techniques et musicales et nombre des transcriptions ont été demandées au compositeur par le violoniste américain Samuel Dushkin, dédicataire et créateur du Concerto pour violon (1931). Stravinsky connaissait mal les contraintes techniques de l’instrument. Il avouait même goûter «fort peu autrefois la combinaison sonore du piano et des archets. Mais une connaissance plus approfondie du violon» lui a ouvert des possibilités nouvelles. Le disque en porte un témoignage décisif.
La Chanson russe pour piano et violon (1937, transcription d’un air de l’opéra Mavra) introduit l’auditeur dans un univers à la fois chantant et paisible que trouble à peine une inquiétude fugace. La Danse russe bien connue (1932) extraite de Petrouchka frappe par son rythme affirmé. On savoure la fantaisie mélodique et la variété rythmique du Divertimento (1933) et de la bondissante Suite italienne (1932 pour les deux mêmes instruments composés à partir de la musique du ballet Le Baiser de la fée pour l’un, de Pulcinella pour l’autre. La Berceuse, adaptation d’un mouvement de L’Oiseau de feu, et le Tango servent d’élégants interludes avant le Concerto pour violon. Hommage à Bach, admiré par Stravinsky? Après une vigoureuse toccata, les deux splendides arias des mouvements centraux respirent une profonde tendresse que résout le bien nommé Capriccio final très enjoué et virtuose.
On a pu entendre Liana Gourdjia à l’Orangerie du Château de Rochemontès en avril 2016 avec Marc Coppey au violoncelle. A côté de ses partenaires, chaleureux et engagés, elle confirme dans ce programme difficile sa belle énergie et fait valoir un violon généreux et raffiné, plein de flamme et de fantaisie. Et quelle joie de revisiter avec elle et sa complice nombre de partitions (opéras ou ballets) du grand compositeur!
Jean Jordy
Ce disque entièrement consacré au génial compositeur du Sacre du Printemps se présente d’emblée (voir la pochette!) comme celui de la violoniste Liana Gourdjia qui seule, ou accompagnée d’abord au piano de Katia Skanavi puis par la Deutsche Radio Philarmonie, joue sept des œuvres et autres transcriptions de son compatriote. Le programme où domine donc le violon frappe par sa cohérence. Toutes les pages datent de la période dite «néoclassique» de Stravinsky. Toutes exigent des interprètes de remarquables qualités techniques et musicales et nombre des transcriptions ont été demandées au compositeur par le violoniste américain Samuel Dushkin, dédicataire et créateur du Concerto pour violon (1931). Stravinsky connaissait mal les contraintes techniques de l’instrument. Il avouait même goûter «fort peu autrefois la combinaison sonore du piano et des archets. Mais une connaissance plus approfondie du violon» lui a ouvert des possibilités nouvelles. Le disque en porte un témoignage décisif.
La Chanson russe pour piano et violon (1937, transcription d’un air de l’opéra Mavra) introduit l’auditeur dans un univers à la fois chantant et paisible que trouble à peine une inquiétude fugace. La Danse russe bien connue (1932) extraite de Petrouchka frappe par son rythme affirmé. On savoure la fantaisie mélodique et la variété rythmique du Divertimento (1933) et de la bondissante Suite italienne (1932 pour les deux mêmes instruments composés à partir de la musique du ballet Le Baiser de la fée pour l’un, de Pulcinella pour l’autre. La Berceuse, adaptation d’un mouvement de L’Oiseau de feu, et le Tango servent d’élégants interludes avant le Concerto pour violon. Hommage à Bach, admiré par Stravinsky? Après une vigoureuse toccata, les deux splendides arias des mouvements centraux respirent une profonde tendresse que résout le bien nommé Capriccio final très enjoué et virtuose.
On a pu entendre Liana Gourdjia à l’Orangerie du Château de Rochemontès en avril 2016 avec Marc Coppey au violoncelle. A côté de ses partenaires, chaleureux et engagés, elle confirme dans ce programme difficile sa belle énergie et fait valoir un violon généreux et raffiné, plein de flamme et de fantaisie. Et quelle joie de revisiter avec elle et sa complice nombre de partitions (opéras ou ballets) du grand compositeur!
Jean Jordy
Publié le 18/01/2017 à 23:22, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.