Halle aux grains
> 10 décembre
La passion de Brahms
Grands Interprètes
Photographies par Jean François Leclercq
Orchestre Philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung, Direction et Nicholas Angelich, piano
Un programme superbe et très homogène avec deux œuvres qui constituent un ensemble très cohérent. Elles sont à situer dans la seconde tranche créative du compositeur. Pour toutes les deux, Brahms a choisi la structure symphonique, qui lui permet d’explorer des formes plus amples, plus riches, en mettant en valeur tous les talents de l’orchestre et du soliste, qui éprouvent manifestement un grand plaisir à jouer ensemble.
Dans le concerto, Nicolas Angelich se déploie avec passion. Il domine le premier mouvement en virtuose agile. Mais le meilleur reste à venir, notamment dans le Scherzo. Le pianiste y fait preuve d’une grande sensibilité: une douceur dans le toucher qui confine au sublime. Le public explose littéralement après cinquante minutes d’un bonheur exceptionnel et Nicolas Angelich donne en bis un extrait des Scènes d’enfants de Robert Schumann, la Rêverie (Träumerei). C’est un instant de pur bonheur, d’autant plus émouvant si l’on songe à l’amitié de Brahms pour Robert et Clara Schumann. C’est une évocation pleine de grâce dans une interprétation subtile d’une extraordinaire douceur, subtile dans son apparente simplicité.
Après l’entracte, l’orchestre attaque avec la deuxième symphonie de Brahms. Le chef sait combiner l’unité parfaite de son orchestre dans une palette de sonorités remarquables en même temps qu’il fait ressortir avec beaucoup de finesse chaque passage de la partition plus particulièrement destinée à un instrument ou un groupe. Particulièrement beau est cet ensemble de mesures où le premier violoncelle joue sur fond de cordes pincées par ses collègues, tout comme ces instants magiques dominés par les instruments à vent ou les cuivres. L’orchestre est un tout et en même temps composé de quasi-solistes tous meilleurs les uns que les autres.
Applaudi par un public fasciné, l’orchestre et son chef offrent un double bis: d’abord le très beau troisième mouvement de la Troisième symphonie de Brahms, puis du même la Danse hongroise n°1. Cet œuvre est un clin d’œil à son ami Dvorak qu’il a soutenu au point de composer dans la ligne des Danses slaves de ce dernier.
Un concert d’une grande richesse, illustrant la splendide complicité qui unit l’orchestre à son chef, qui, au passage, s’est fait encore plus applaudir après avoir dit simplement entre les deux bis sa joie de se retrouver à Toulouse.
Danielle Anex-Cabanis
Un programme superbe et très homogène avec deux œuvres qui constituent un ensemble très cohérent. Elles sont à situer dans la seconde tranche créative du compositeur. Pour toutes les deux, Brahms a choisi la structure symphonique, qui lui permet d’explorer des formes plus amples, plus riches, en mettant en valeur tous les talents de l’orchestre et du soliste, qui éprouvent manifestement un grand plaisir à jouer ensemble.
Dans le concerto, Nicolas Angelich se déploie avec passion. Il domine le premier mouvement en virtuose agile. Mais le meilleur reste à venir, notamment dans le Scherzo. Le pianiste y fait preuve d’une grande sensibilité: une douceur dans le toucher qui confine au sublime. Le public explose littéralement après cinquante minutes d’un bonheur exceptionnel et Nicolas Angelich donne en bis un extrait des Scènes d’enfants de Robert Schumann, la Rêverie (Träumerei). C’est un instant de pur bonheur, d’autant plus émouvant si l’on songe à l’amitié de Brahms pour Robert et Clara Schumann. C’est une évocation pleine de grâce dans une interprétation subtile d’une extraordinaire douceur, subtile dans son apparente simplicité.
Après l’entracte, l’orchestre attaque avec la deuxième symphonie de Brahms. Le chef sait combiner l’unité parfaite de son orchestre dans une palette de sonorités remarquables en même temps qu’il fait ressortir avec beaucoup de finesse chaque passage de la partition plus particulièrement destinée à un instrument ou un groupe. Particulièrement beau est cet ensemble de mesures où le premier violoncelle joue sur fond de cordes pincées par ses collègues, tout comme ces instants magiques dominés par les instruments à vent ou les cuivres. L’orchestre est un tout et en même temps composé de quasi-solistes tous meilleurs les uns que les autres.
Applaudi par un public fasciné, l’orchestre et son chef offrent un double bis: d’abord le très beau troisième mouvement de la Troisième symphonie de Brahms, puis du même la Danse hongroise n°1. Cet œuvre est un clin d’œil à son ami Dvorak qu’il a soutenu au point de composer dans la ligne des Danses slaves de ce dernier.
Un concert d’une grande richesse, illustrant la splendide complicité qui unit l’orchestre à son chef, qui, au passage, s’est fait encore plus applaudir après avoir dit simplement entre les deux bis sa joie de se retrouver à Toulouse.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 15/12/2016 à 21:24, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.