Halle aux grains
> 15 octobre

Tempetuoso

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Jānis Deinats
Alexandre Rythment, violoncelle
Andris Poga, direction

En mars dernier, Andris Poga, chef letton à l’aura grandissante, accompagnant, déjà, un soliste russe avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, avait conquis le public toulousain. Ce soir, il devait récidiver avec le même succès.
Son soliste, Alexandre Kniazev, violoncelliste russe à l’engagement physique impressionnant, s’arroge le premier concerto pour son instrument de Dimitri Chostakovitch avec une autorité impériale. Aussi martial qu’ironique dans l’allegretto initial, d’un lyrisme éperdu dans le moderato, intense et hanté dans la cadence, rageur et pressant dans l’allegro con moto final, il nous livre un poème psychologique brûlant gravé aux lettres de feu. L’engagement d’Andris Poga et de son orchestre d’un soir où le cor soliste resplendit n’est pas moindre.
Très applaudi, Alexandre Kniazev, nous offre deux bis: l’un particulièrement virtuose et l’autre à la profondeur insondable: le treizième caprice de Paganini (dans une transcription pour violoncelle) et une sarabande tirée d’une suite de Bach.
En guise d’ouverture, Andris Poga nous présenta de belle manière la transcription pour orchestre due à Pieter-Jelle De Boer de la Suite pour orgue de Maurice Duruflé. En trois mouvements: Prélude, Sicilienne et Toccata, dans des climats ardents aux accents dramatiques, elle met en valeur tous les pupitres de l’orchestre où saxophone alto, violon et violoncelle s’illustrent particulièrement.
En seconde partie, retentit la quatrième symphonie de Piotr Ilitch Tchaîkovski. Porteuse d’un souffle romantique inextinguible, sous la précieuse baguette d’Andris Poga, elle se transforme en une quête hallucinée où terreurs et exaltations rythment l’inexorable marche du destin.


Jean-Félix Marquette
Publié le 19/10/2016 à 20:46, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.